L'Ukraine traverse une phase difficile dans la guerre contre la Russie. Les troupes sur le front sont de plus en plus sous pression et Moscou progresse dans le Donbass, selon des rapports concordants. Le Kremlin affirme même avoir pris la ville disputée de Pokrovsk. Kiev dément ces déclarations. La situation sur place reste difficile à vérifier de manière indépendante.
Dans une nouvelle interview accordée à la chaîne indienne India Today, diffusée jeudi soir (heure locale), le président russe Vladimir Poutine a formulé trois déclarations marquantes.
Dans l’entretien, Poutine menace une nouvelle fois l'Ukraine de s'emparer militairement de l'ensemble du Donbass et de la «Nouvelle Russie» si les troupes ukrainiennes ne s'en retirent pas. «Kiev doit quitter le Donbass, sinon nous le prendrons par la force», déclare-t-il, selon l’agence Tass.
Dans le discours moscovite, la «Nouvelle Russie» désigne historiquement le sud de l'Ukraine – les régions de Zaporijjia et Kherson, que la Russie considère déjà comme siennes, mais aussi la région d’Odessa. Depuis plusieurs semaines et plusieurs mois, Vladimir Poutine réaffirme sa revendication sur ces territoires et insiste sur le fait que ces objectifs ne changeront pas.
Vladimir Poutine évoque également dans l'interview le plan de paix pour l’Ukraine, qui comptait à l'origine 28 points. Ce plan s'appuie sur les accords conclus lors de la rencontre en Alaska, rappelle Vladimir Poutine. Il y a rencontré Donald Trump en août 2025.
Entre-temps, le plan a été renégocié – ce qui mécontente Moscou. «Pendant les discussions avec Steve Witkoff (ndlr: envoyé spécial américain), j’ai dû reprendre presque chaque point. C’est pour cela que la rencontre a duré aussi longtemps.» Malgré cela, Vladimir Poutine qualifie l'entretien avec Steve Witkoff d'«utile», tout en soulignant que «faire converger deux parties en conflit n’est pas une tâche facile».
Selon Vladimir Poutine, la Russie n'envisage pas un retour au G7 (groupe des grandes puissances industrielles). «La part du G7 dans l’économie mondiale diminue depuis des années», affirme-t-il, selon l'agence publique Tass. Il dit ne pas comprendre pourquoi on les appelle les «sept grands». «En quoi sont-ils grands?»
La Russie, puissance nucléaire, avait été admise dans le groupe en 1998, non pas en raison de la taille de son économie, mais pour son poids politique. Elle en a été exclue après l'annexion de la Crimée en 2014. Le plan de paix américain pour mettre fin à la guerre en Ukraine prévoit toutefois d’inviter Moscou et de rétablir le format du G8.