Le Guyana a dénoncé que des «coups de feu» ont été tirés dimanche depuis le Venezuela. La cible de ces tirs a été un bateau guyanien transportant du matériel électoral pour la présidentielle de lundi dans la région de l'Essequibo convoitée par Caracas.
«La patrouille a immédiatement riposté» et aucun blessé n'est à déplorer, ont annoncé l'armée et la police dans un communiqué conjoint. L'incident a eu lieu vers 14h30 (20h30 en Suisse) au niveau de la localité de Bamboo le long de la rivière frontalière Cuyuni, ont-elles précisé.
«Malgré l'incident, l'équipe a poursuivi son voyage en toute sécurité et toutes les boîtes de bulletins de vote restantes ont été livrées avec succès à leurs bureaux de vote», conclut le texte. Le Guyana organise lundi des élections qui doivent donner un nouveau président et une nouveau Parlement au pays de 850'000 habitants. Celui-ci dispose des plus grandes réserves de pétrole per capita de la planète. La plus grande partie de ces réserves se trouvent dans l'Essequibo.
Litige sur les frontières
Ce n'est pas la première fois que l'un des deux pays dénonce des tirs sur un de ses bateaux, chaque capitale se gardant toutefois de citer les forces armées de l'autre pays. Le communiqué lundi se borne à faire état de coups de feu «provenant du rivage vénézuélien». Par le passé, des «hommes armés» ont été évoqués.
Le président sortant Irfaan Ali, qui a reçu le soutien de Washington dans le différend entre les deux pays, a adopté une position ferme face au Venezuela. Le pays dirigé par Nicolas Maduro avait relancé ses prétentions sur le territoire en 2019 après la découverte de nouvelles réserves d'hydrocarbures.
Le Guyana estime que le tracé de sa frontière, datant de l'époque coloniale anglaise, a été entériné en 1899 et demande à la Cour internationale de justice (CIJ) de le ratifier. Le Venezuela, qui ne reconnait pas la compétence de la CIJ, assure pour sa part que le fleuve Essequibo, situé plus à l'est, doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l'époque de la colonisation espagnole, et réclame des négociations. Ce que refuse le Guyana.