Nicolas Maduro défie son voisin
Le Guyana devra «accepter la souveraineté» du Venezuela sur une partie de son territoire

La Guyane devra bientôt accepter la souveraineté vénézuélienne sur une partie de son territoire, selon Nicolas Maduro. Le président du Venezuela a indiqué que son homologue guyanien serait obligé de négocier.
Publié: 25.05.2025 à 22:50 heures
Nicolas Maduro est convaincu que son homologue guyanien devra discuter avec lui.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré dimanche que le Guyana devra «plus tôt que tard (...) accepter la souveraineté» du Venezuela sur l'Essequibo. Il s'agit d'un territoire riche en pétrole que Caracas réclame à Georgetown.

Dimanche, les autorités vénézuéliennes ont fait élire dans une micro-circonscription fraichement créée à la frontière guyanienne un gouverneur, 8 députés et des conseillers régionaux pour le Guayana Esequiba (nom utilisé par le Venezuela pour l'Essequibo), devenu le 24e Etat du pays selon une loi de 2024, alors que l'Essequibo est sous administration guyanienne.

«Un occupant illégal»

Le différend centenaire entre les deux pays sur les 160'000 km2 de l'Essequibo a été ravivé en 2015 par la découverte gisements pétroliers par ExxonMobil. «Irfaan Ali, président du Guyana, employé d'ExxonMobil, plus tôt que tard devra s'asseoir avec moi pour discuter et accepter la souveraineté vénézuélienne», a déclaré Nicolas Maduro après avoir voté à Caracas lors des élections législatives et régionales de dimanche.

«C'est la naissance de la nouvelle souveraineté vénézuélienne», a assuré Nicolas Maduro. «La République coopérative de Guyana a été un occupant illégal, héritage de l'empire britannique qui a occupé illégalement ce territoire». «Maintenant, avec un gouverneur là-bas avec des ressources, un budget et avec tout le soutien que je vais apporter, nous allons récupérer la Guayana Esequiba pour le peuple», a conclu Nicolas Maduro.

La Guyana se sent menacée

Irfaan Ali a déclaré à l'AFP qu'il considérait l'élection comme une «menace» pour son pays, même s'il a aussi souligné qu'il s'agissait d'une opération de «propagande» de Caracas. Le Guyana avait saisi la Cour internationale de Justice, qui avait demandé à Caracas de suspendre les élections.

Georgetown, qui assure que Caracas cherche à annexer les deux tiers de la superficie du Guyana, souligne que le tracé de sa frontière, datant de l'époque coloniale anglaise, a été entériné en 1899 par une Cour d'arbitrage à Paris. Georgetown demande à la Cour internationale de justice (CIJ) de le ratifier.

Le Venezuela estime pour sa part qu'un accord signé en 1966 avec les Britanniques à Genève – avant l'indépendance du Guyana – jette les bases d'un règlement négocié hors de la CIJ et soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l'époque de la colonisation espagnole.

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