Le prince Andrew a su profiter très tôt de la haute société. Dans sa jeunesse, le fils préféré de la reine Elizabeth II est devenu le tristement célèbre «Randy Andy» (ndlr: «Andy en chaleur»). Fêtes, jet-set, belles femmes... Le prince vivait comme une rock star.
Pendant ce temps, la reine couvrait les frasques du prince. «Andrew est l'une des chutes les plus importantes dans l'histoire de la famille royale britannique», déclare l'historien de la monarchie Leonhard Horowski. L'auteur de best-sellers et expert en noblesse voit en Andrew un mélange toxique de privilèges, de prétention et de stupidité, tout cela toléré par sa défunte mère. «Elle voulait compenser le fait qu'il était dans l'ombre de son frère aîné, mais elle l'a trop laissé faire», explique l'expert de la monarchie.
Sexe, pouvoir et argent
Une débâcle épinglée par le nouveau livre de révélations «Entitled – The Rise and Fall of the House of York». L'auteur Andrew Lownie a mené des recherches pendant plus de quatre ans et réalisé plus de 100 interviews, avec des initiés du palais, des domestiques et des proches de la famille. Le livre paraîtra le 14 août et le palais royal en tremble déjà.
Andrew Lownie décrit un mélange de sexe, de pouvoir, d'argent et de cupidité. Le Prince n'était pas seulement un ami proche de Jeffrey Epstein, délinquant sexuel condamné, il aurait aussi été impliqué dans son réseau d'abus sexuels. Par exemple, dans le luxueux «Royal Lodge» de l'aéroport d'Heathrow, Jeffrey Epstein aurait présenté au Prince des jeunes femmes sur un podium, entre des bouchées de caviar et du champagne.
Le livre apporte aussi un nouvel éclairage sur les abus du Prince Andrew envers Virginia Giuffre, alors âgée de 17 ans. Jeffrey Epstein aurait permis à Andrew de faire sa connaissance et il aurait abusé d'elle sexuellement à plusieurs reprises. Elle a porté plainte, le procès a eu lieu en 2022 mais a abouti à un accord à l'amiable, son silence contre de l'argent, une somme qui s'élèverait à 14 millions d'euros. Virginia Giuffre s'est suicidée le 25 avril.
Son ex-femme n'échappe pas aux révélations
Un autre chapitre de l'ouvrage accuse son ex-femme Sarah «Fergie» Ferguson, aussi accablée par les nouvelles révélations. Selon le livre, Sarah Ferguson aurait trompé le Prince Andrew avec une douzaine de femmes avant même leur premier anniversaire de mariage. Elle serait ensuite restée à ses côtés jusqu'à aujourd'hui pour l'argent et le statut social.
La duchesse aurait conclu des accords avec des cheikhs saoudiens, des oligarques, et même Jeffrey Epstein. L'argent coulait à flot. En public, elle pleurait sur ses difficultés financières, mais en coulisses, elle encaissait de belles sommes. La reine savait tout, mais se taisait.
Selon le témoignage de Jeffrey Epstein, le Prince Andrew n'était pas seulement un «idiot obsédé par le sexe», mais aussi un homme cupide.
La reine a tiré la sonnette d'alarme
En 2011, sa proximité et sa potentielle implication dans les faits reprochés à Jeffrey Epstein éclatent au grand jour, mais le Prince ne subit aucune conséquence, jusqu'à se faire ridiculiser avec une interview de la BBC en 2019. Il ne montrait aucun regret, aucune culpabilité, mais bégayait beaucoup. Le palais était abasourdi, le public horrifié.
Après ce fiasco médiatique, la reine a enfin tiré la sonnette d'alarme et retiré son fils des feux des projecteurs. Depuis 2020, le Prince Andrew n'est officiellement plus un prince, même s'il occupe encore aujourd'hui la huitième place dans l'ordre de succession au trône. Pourquoi a-t-il été couvert si longtemps? Leonhard Horowski a une réponse claire. «Il était le héros des Malouines, le fils préféré chez les Windsor... Il était intouchable! Personne n'osait dire à la reine que son fils était un risque pour la sécurité de la monarchie.»
Il avait tout et a tout perdu
Comment la monarchie encaissera ces nouvelles révélations choc? «Elle ne vacillera pas. Les sympathies pour le roi Charles III, pour William et Kate sont suffisamment fortes pour survivre à de tels scandale», affirme l'expert, même si Vladimir Poutine possédait des photos compromettantes du prince Andrew, ce que l'auteur laisse entendre dans son livre.
«Pourquoi ne les a-t-il pas déjà publiées? Même si depuis 2022, la Grande-Bretagne est le principal adversaire de la Russie pour Poutine. D'une manière ou d'une autre, il serait plutôt improbable qu'il puisse provoquer la chute de la monarchie de cette façon», explique Leonhard Horowski.
Charles n'était pas roi lorsqu'Andrew a obtenu les postes clés qu'il a occupés. «Contrairement à la reine, on ne peut pas lui reprocher un échec dans son éducation.» Andrew avait tout et il a tout perdu. Ses frasques resteront dans les mémoires, symboles d’une époque où les royaux pouvaient encore croire qu’ils étaient au-dessus des lois.