L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro, menacé de prison pour tentative présumée de coup d'Etat, s'est dit prêt dimanche à São Paulo devant ses supporters à «changer le destin du Brésil». Seuls quelques milliers de militants étaient venus le soutenir.
«Ceux qui m'accusent peuvent avoir beaucoup d'atouts dans leur jeu, mais moi, j'ai trois choses qu'ils n'ont pas de mon côté: Dieu, la liberté et le soutien d'une bonne partie de la population brésilienne», a-t-il scandé face à ses sympathisants. Ceux-ci sont venu l'écouter vêtus de jaune et de vert sur l'emblématique avenue Paulista.
Plusieurs manifestations ont été organisées depuis le début des déboires judiciaires de Jair Bolsonaro. L'affluence s'est effritée au cours de ces derniers mois. Selon les calculs de chercheurs de l'université de São Paulo environ 12'400 personnes ont participé dimanche au cortège sur l'avenue Paulista, contre 45'000 en avril et 185'000 en février.
Inéligible jusqu'en 2030
Inéligible jusqu'en 2030 pour ses attaques sans preuves sur les urnes électroniques utilisées au Brésil, l'ancien président (2019-2022) a évoqué les élections générales de l'an prochain, mettant notamment l'accent sur les législatives. «Donnez-moi 50% des députés et des sénateurs et je change le destin du Brésil», a-t-il déclaré, vêtu d'une veste de survêtement bleue sur un polo jaune pâle.
Mais cette fois, Jair Bolsonaro, 70 ans, ne s'est pas présenté explicitement comme le candidat du camp conservateur à la présidentielle de 2026, contrairement à d'autres occasions, quand il se disait convaincu qu'il parviendrait à faire annuler son inéligibilité. Lors de la manifestation de dimanche, Bolsonaro a reçu le soutien appuyé d'un de ses plus puissants alliés, le gouverneur de São Paulo Tarcisio de Freitas, qui l'a qualifié de «plus grand meneur de l'histoire» du pays.
Bolsonaro dénonce une «persécution»
«Il va encore faire la différence et contribuer beaucoup au Brésil», a déclaré cet ancien ministre, pressenti comme un présidentiable en puissance en l'absence de Jair Bolsonaro. Accusé d'être le «meneur d'une organisation criminelle» ayant conspiré pour son maintien au pouvoir après l'élection présidentielle d'octobre 2022, remportée par Lula, Jair Bolsonaro encourt jusqu'à 40 ans de prison.
Il se dit victime d'une «persécution politique» visant à l'empêcher de se présenter à la présidentielle l'an prochain. A gauche, le président Luiz Inacio Lula da Silva, dont la popularité est en berne, n'a toujours pas annoncé s'il briguerait ou non un nouveau mandat.