Crimée, OTAN et missiles
Les six provocations de Poutine qui ont fait trembler l'Occident

Le Kremlin multiplie les provocations envers l'Occident, de l'annexion de la Crimée aux récentes violations de l'espace aérien de l'OTAN. Retour sur six épisodes marquants.
Publié: 21:01 heures
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Dernière mise à jour: 21:09 heures
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Une rue de Simferopol, la capitale de la République autonome de Crimée, le 23 mars 2014.
Photo: Shutterstock
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Alexander Terwey

Le Kremlin ne cesse de jouer avec les nerfs de l'Occident, que ce soit par des démonstrations de force, des exercices nucléaires tactiques ou encore par la récente violation de l'espace aérien de l'OTAN par des drones. Blick a répertorié les six plus grandes provocations de la Russie.

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Annexion de la Crimée

En février 2014, des soldats russes prennent le contrôle de la Crimée. Ils occupent rapidement des points stratégiques, dont le Parlement régional et le siège du gouvernement local.

En mars, un référendum controversé est organisé: les électeurs doivent choisir entre un rattachement à la Russie ou à l’Ukraine, sans pouvoir garder leur statut autonome. Une administration prorusse est alors installée.

Cette annexion constitue entre autres une violation du droit international et une atteinte à l'intégrité territoriale de l'Ukraine. En avril, le président russe Vladimir Poutine a reconnu la participation de soldats russes à l'occupation de la Crimée. Participation qu'il avait auparavant niée.

2

Violation de l'espace aérien de l'OTAN

Lors de frappes aériennes russes contre l'Ukraine dans la nuit de mardi à mercredi, l'armée de l'air polonaise a détruit des drones qui avaient pénétré dans son espace aérien. En tant que pays membre de l'OTAN, la Pologne a ainsi abattu pour la première fois des drones russes en réaction à une grave violation de l'espace aérien de l'alliance.

Le ministre polonais de la Défense Wladyslaw Kosiniak-Kamysz a dénoncé une «grave provocation». La représentante de l'UE pour les affaires étrangères Kaja Kallas a même qualifié l'incident de la «plus grave violation de l'espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre». Le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte a qualifié cette violation de l'espace aérien d'«absolument imprudente».

Le ministère russe de la Défense a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de mener des attaques en Pologne. Il n'était pas prévu d'attaquer des cibles en Pologne, a fait savoir le ministère sur Telegram.

3

Une démonstration de force

En septembre 2017, des soldats russes et biélorusses ont effectué une manœuvre militaire stratégique commune. Selon les données russes, 12'700 soldats ont participé. En réalité, plus de 100'000 soldats étaient présent au total.

Selon le Document de Vienne, les activités militaires impliquant des troupes de plus de 13'000 hommes sont censées être annoncées. Ce système vise à créer plus de transparence, mais aussi permettre de vérifier les informations par un contrôle sur place. Ainsi, d'autres pays de l'OSCE doivent pouvoir observer d'éventuelles manœuvres militaires. La Russie a donc contourné le document de Vienne.

La ministre française de la Défense de l'époque, Florence Parly, avait dénoncé une «stratégie d'intimidation» et la ministre allemande de la Défense de l'époque, Ursula von der Leyen, une «démonstration de force». La Russie organise ces manœuvres militaires tous les quatre ans.

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Exercices nucléaires tactiques

En mai 2024, la Russie a annoncé le début d'un exercice nucléaire près de l'Ukraine. Cet exercice est une «réponse aux déclarations provocatrices et aux menaces de certains représentants occidentaux», a expliqué le ministère russe de la Défense. L'objectif est de tester la «disponibilité» des «armes nucléaires non stratégiques» pour garantir «l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Etat russe».

Le président russe Poutine avait ordonné cet exercice militaire début mai. Auparavant, les représentants russes avaient notamment fait référence aux déclarations du président français Emmanuel Macron, affirmant que les pays de l'OTAN ne devraient pas exclure l'envoi de troupes en Ukraine.

En novembre, la Russie a renforcé sa doctrine nucléaire, autorisant, sous certaines conditions, des frappes nucléaires même en cas d'attaque par des puissances non nucléaires.

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Intimidation avec un missile hypersonique

C'est aussi en novembre 2024 que la Russie a utilisé le missile hypersonique Orechnik contre l'Ukraine pour la première fois. L'attaque a été dirigée contre une usine de la grande ville ukrainienne de Dnipro, blessant deux personnes. Au-delà du dommage limité, ce geste a une portée symbolique, car Poutine dit avoir réagi aux prétendues provocations occidentales: «Nous nous considérons en droit d'utiliser nos armes contre des objets militaires des pays qui permettent que leurs armes soient utilisées contre des objets chez nous.»

Le président russe a même menacé de déployer l'Orechnik en Biélorussie et d'y lancer d'autres attaques. Ce missile balistique de moyenne portée peut également être équipé d'ogives nucléaires.

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Déstabilisation par le sabotage

Les observateurs ne cessent de pointer du doigt la guerre hybride menée par la Russie. Il s'agit d'attaques dirigées contre l'ordre étatique et la cohésion sociale.

Le Kremlin serait à l'origine de nombreuses cyberattaques, campagnes de désinformation et autres actes de sabotage. Problème: dans la plupart des cas, il est difficile, voire impossible, de prouver que la Russie est derrière ces opérations.

Ainsi, en juillet dernier, un conteneur a pris feu dans un centre logistique de DHL à Leipzig, en Allemagne. L'élément déclencheur était un dispositif d'incendie auto-inflammable dans un colis. Les services secrets russes sont soupçonnés d'être à l'origine de cette affaire, mais rien n'a encore été prouvé. Ce n'est qu'un incident mystérieux parmi tant d'autres.

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