Un bourdonnement dans la nuit. Puis une forte détonation. Dans l'est de la Pologne, plusieurs drones ont été abattus dans la nuit de mardi à mercredi, avant qu'ils ne puissent s'enfoncer plus profondément dans le pays. Au moins dix d'entre eux auraient été abattus, comme le rapporte le portail d'information Nexta.
Il y a près de trois semaines, un objet volant avait déjà explosé dans un champ près de Lublin, toujours dans la partie est de la Pologne. Le ministre polonais de la Défense Wladislaw Kosiniak-Kamysz n'avait pas non plus exclu à l'époque un sabotage ou une participation russe. Avec cette nouvelle attaque, la crainte d'une guerre hybride grandit.
De nombreuses questions restent en suspens après les événements de la nuit. Voici les scénarios possibles et les différentes réactions qui s'offrent aux alliés de l'OTAN.
Qui se cache derrière l'attaque?
Officiellement, personne n'a revendiqué la responsabilité de cette pluie de drones. Mais les soupçons se portent à nouveau sur la Russie – comme lors d'incidents précédents. La Pologne elle-même parle d'un «acte d'agression» et a immédiatement informé l'OTAN, comme l'a confirmé sur X le Premier ministre Donald Tusk. «Hier soir, l'espace aérien polonais a été violé par un grand nombre de drones russes», a confirmé Tusk sur X. Selon Reuters, les objets volants ont été interceptés près de la frontière ukrainienne, alors que des missiles russes s'abattaient dans le même temps sur le pays voisin.
Quel était l'objectif?
Une attaque ciblée? C'est peu probable. Les experts militaires soupçonnent un autre objectif: espionnage, tests de systèmes ou guerre psychologique. Les drones pourraient avoir été envoyés délibérément pour tester le temps de réaction de l'armée polonaise – ou pour repérer des bases, des voies de transport et des infrastructures. Ben Hodges, ancien commandant des forces américaines en Europe, a déclaré à l'agence de presse Reuters que le nombre de drones hostiles dans l'espace aérien de l'OTAN montrait clairement «clairement qu'il s'agit de tests ciblés des systèmes de défense aérienne et d'alerte précoce de l'OTAN et des différents pays». Et l'expert d'appuyer sur un point essentiel selon lui: «Nous devons être en mesure de réagir efficacement à chaque fois.»
Les drones, un outil de sabotage?
Autre aspect inquiétant: un sabotage ciblé ne peut être totalement exclu. Les drones ont la capacité de paralyser des infrastructures critiques – pylônes électriques, pipelines, lignes de chemin de fer. Il n'y a pas encore d'indices de dommages concrets en Pologne. Mais des incidents similaires en Norvège et en Finlande l'ont montré: les objets volants sans pilote sont difficiles à arrêter – et dangereux.
Comment l'OTAN a-t-elle réagi?
La Pologne a immédiatement informé ses partenaires de l'OTAN. L'armée polonaise dénonce pour sa part un «acte d'agression». Vers 7h30, l'espace aérien a été rouvert, mais les vols au départ de l'aéroport Chopin de Varsovie ont été annulés dans un premier temps. L'article 5 du traité d'alliance transatlantique prévoit qu'une attaque contre un pays de l'OTAN est une attaque contre tous et oblige les 32 alliés à «assister» le pays victime. S'il ne s'applique pas pour l'heure, il est clair que l'Alliance observe l'incident de très près. Plusieurs élus américains évoquent un «test de la détermination de l'OTAN». Le sénateur démocrate Dick Durbin a ainsi déclaré sur X que cette nouvelle violation de l'espace aérien pourrait être le signe que «Vladimir Poutine met à l'épreuve notre détermination à protéger la Pologne et les pays baltes».