Le saviez-vous? Aucune voiture moderne de fabrication occidentale n’est autorisée à circuler dans les rues de Corée du Nord. En voici la raison: le programme d’armement nucléaire du pays a obligé les Nations unies a imposé une interdiction d’exportation de produits de luxe vers la Corée du Nord en 2016.
Mais cela n’a jamais empêché Kim Jong Un, 37 ans, au pouvoir depuis la mort de son père Kim Jong Il (1941-2011), de faire entrer des voitures de luxe, des montres coûteuses et des pierres précieuses dans son pays. La majorité de ces produits étant probablement introduits clandestinement depuis la Chine, le dernier allié de la dictature. Selon le média allemand «Frankfurter Allgemeine Zeitung», Kim Jong Un a importé des produits de luxe d’une valeur de plus de quatre milliards de dollars américains en Corée du Nord entre 2011 et 2019.
Bière allemande, orgies et voitures de luxe
Alors que les habitants du pays communiste ont à peine de quoi manger, le dictateur, qui menace régulièrement l’Occident d’une guerre nucléaire, jouit d’un mode de vie plus que privilégié. Le «Guide suprême» serait accro aux fromages et aux vins de qualité. Il serait un fin amateur de poisson allemand et de bière. Le bon vivant irait même plus loin puisqu’il organiserait des fêtes huppées où ses proches confidents militaires s’adonneraient à quelques orgies…
Et si les associés du dictateur n’ont aucune chance de posséder un jour une voiture, le parc automobile de Kim Jong Un comprendrait une multitude d’automobiles coûteuses.
Le président de la commission des affaires d’État, commandant en chef de l’armée populaire et président du Parti travailliste se déplace en Mercedes-Maybach S 600 Pullman Guard blindée lors de ses rares visites d’État – par exemple, lors de sa rencontre avec l’ancien président américain Donald Trump à Singapour en 2018.
D’après Mercedes, la voiture de 6,50 mètres de long s’inscrit dans la classe de protection la plus élevée de toutes les berlines produites en série dans le monde entier: la carrosserie et les fenêtres peuvent résister aux fusils d’assaut aux munitions en acier ainsi qu’aux explosifs. Le prix de ce modeste bijou? 500’000 francs suisses. Selon les proches du dirigeant, sa voiture aurait coûté plus de trois fois ce montant puisque divers extras auraient été ajoutés après coup.
Alors, Kim Jong Un se contenterait-il de Mercedes? Que nenni! Lors de la venue en Corée du Nord Mike Pompeo alors secrétaire d’État américain en 2018, Kim Jong Un avait opté pour Rolls-Royce Phantom. Le petit bijou comporte un moteur V12 de 6,75 litres et peut accélérer 2,6 tonnes à 100 km/h en 5,3 secondes. Son prix: bien plus de 500’000 francs…
Une passion transmise par papa
Le penchant du dictateur pour le luxe à l'occidentale lui a été inculqué par son père. Il se déplaçait également dans des limousines de luxe. Ironie du sort: pour les funérailles de son paternel en 2011, Kim Jong Un a fait défiler la dépouille du patriarche dans une voiture… américaine: une Lincoln Continental. L’immense cortège funéraire comprenait également de nombreux modèles plus anciens de Mercedes des classes C, E et G.
La marque allemande avait déjà tapé dans l’œil du grand-père de Kim Jong Un: Kim Il Sung (1912-1994). A défaut de pouvoir implanter une usine Mercedes dans son pays, le grand-père de Kim Jon Un avait décidé de faire fabriquer des copies. Trois voitures quasi similaires aux modèles de la marque allemandes avaient vu le jour: la Pyongyang 4.10, la Kaengsaeng 88 et la Paektusan.
Depuis, un constructeur automobile nord-coréen s’est implanté dans le pays. Selon «Autobild», le groupe d’État Ryonbong produit depuis 1998 des modèles sous licence allemande, italienne et chinoise, comme la Pyeonghwa Huiparam, un clone de la Fiat Palio. La production se poursuivrait encore aujourd’hui. Toutefois, il semblerait que les chaînes de montage soient à l’arrêt depuis 2012. Des voitures chinoises seraient dès lors importées et labellisées Pyeonghwa.