La plus grande centrale nucléaire d'Europe, Zaporijia, est actuellement l'une des plus grandes préoccupations dans la guerre en Ukraine. Depuis des semaines, ses six réacteurs sont la cible de tirs dont les deux camps s'accusent mutuellement.
Voilà que la porte-parole du Ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, vient mettre un peu d'huile sur le feu. «Les radiations n'ont pas de passeport et ne s'arrêtent pas aux frontières. S'il se passe quelque chose à Zaporijia, les visas n'auront aucun rôle», a déclaré la Russe, selon des propos rapportés par «Bild».
Cette déclaration peut sembler étrange, mais elle a un contexte: la suppression des facilités de visa pour les Russes dans l'Union européenne. «J'observe que l'UE est obnubilée par cette question de savoir si elle doit ou non délivrer des visas à nos ressortissants. Les régimes libéraux européens ont pris beaucoup de décisions autodestructrices et suicidaires. En voilà peut-être une de plus...»
Sergeï Choïgou dément les tirs russes
De son côté, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, dément que Moscou déploie des armes lourdes dans la centrale nucléaire, occupée par les troupes russes. «Nous n'avons pas d'armes lourdes ni dans la centrale, ni dans les régions voisines», a-t-il déclaré vendredi.
Le Russe de 67 ans a en revanche accusé l'Ukraine d'avoir «régulièrement attaqué» l'infrastructure de la centrale nucléaire avec des armes occidentales depuis la mi-juillet. Dans son discours diffusé sur le canal Telegram du ministère, il a parlé de 29 attaques depuis le 18 juillet. Au total, 120 grenades auraient été lancées. Des attaques dont Kiev voudrait rendre la Russie responsable. Les affirmations des belligérants des deux camps ne peuvent pas être vérifiées de manière indépendante.
L'AIEA veut une mission permanente
Des tensions qui poussent l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à vouloir établir une mission permanente dans la centrale nucléaire occupée par la Russie. C'est ce qu'a déclaré le chef de l'organisme, Rafael Grossi, dans une déclaration vidéo publiée sur Twitter. Mercredi, le diplomate argentin déclarait encore que l'opération ne devait durer que quelques jours.
«Je viens d'effectuer une première visite des zones clés», explique le patron de l'AIEA dans la vidéo. Il y a encore beaucoup à faire, selon lui. Neuf experts, dont Rafael Grossi, ont quitté le site dans l'après-midi et sont retournés en territoire contrôlé par l'Ukraine, cinq sont restés dans la centrale pour des examens complémentaires sur place.