Manifestations géantes
Aux Etats-Unis, l'heure de la révolution anti-Trump a sonné

Des manifestations géantes dans toutes les grandes villes américaines. Un mot d'ordre «No King» (Pas de roi), qui mobilise toutes les générations. L'Amérique anti Trump s'est réveillée ce week-end. Pour de bon?
Publié: 15:36 heures
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Donald Trump est celui contre lequel se sont mobilisés, samedi, des millions d'Américains en colère.
Photo: IMAGO/ZUMA Press Wire
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Richard WerlyJournaliste Blick

Les Etats-Unis de Donald Trump avaient, ce samedi 18 octobre, un tout autre visage. Dans toutes les grandes villes du pays, des centaines de milliers de citoyens américains sont descendus dans la rue pour dénoncer les abus de pouvoir de leur président élu voici bientôt un an, le 5 novembre 2024. Leur slogan? «No King»: pas de roi. Pas de dictateur. Pas de tyran. Et si la révolution anti Trump venait de commencer?

Trump face à l’autre Amérique

C’est la morale de cette journée de manifestations géantes, samedi 18 octobre à travers les Etats-Unis. Toute une partie du pays et de sa population ne se sent pas représentée par le président élu le 5 novembre 2024 face à Kamala Harris. Pire: cette Amérique se sent trahie et redoute les abus de pouvoirs de l’administration en place. Les slogans comme «Pas de rois», «Pas de tyrans», «Pas de dictateurs» prouvent que la peur d’un pouvoir exécutif liberticide est réelle dans le pays où les premiers mots de la Constitution sont «We, the people»: «Nous, le peuple».

Trump démuni face à la colère

Donald Trump a commencé, on le sait, à envoyer des contingents de la Garde nationale dans différentes villes américaines pour y ramener l’ordre et la sécurité. Los Angeles, Washington D.C., Chicago, Memphis… Toutes ces villes sont évidemment dirigées par des maires démocrates, dénoncés par le président des Etats-Unis comme l’incarnation de «l’ennemi de l’intérieur». Problème: ce déploiement sécuritaire ne peut rien si la mobilisation populaire devient conséquente et répétée. Et le locataire de la Maison Blanche le sait. Va-t-il donc tenir compte de cet avertissement?

Trump perd les métropoles

Le mouvement MAGA (Make America Great Again) dont Donald Trump a fait le socle de sa seconde élection le 5 novembre 2024 est très implanté dans les Etats républicains et, plus généralement, dans les régions désindustrialisées ou dans les immenses territoires ruraux. Dans de nombreuses métropoles en revanche, le Trumpisme est désormais combattu. Or ces grandes villes constituent l’épine dorsale des Etats-Unis. Il ne s’agit pas seulement d’une rébellion de l’Amérique des deux cotes, Est et Ouest. Il s’agit d’un début d’insurrection politique de villes qui font la puissance économique du pays.

Trump redoute les midterms

Ces grandes manifestations de samedi doivent être regardées avec lucidité. Elles témoignent d’un réveil incontestable du front anti Trump aux Etats-Unis, mais elles relancent surtout le suspense politique à un an des élections législatives de mi-mandat, en novembre 2026. Les fameuses «midterms» sont le rendez-vous qui obsède Donald Trump. Si le parti républicain remporte ce scrutin et conserve le contrôle des deux chambres du Congrès, le président triomphera (et pourrait alors accélérer ses attaques contre la justice par exemple). S’il perd ce vote, le Trumpisme sera freiné, voire bloqué.

Trump n’est pas un dictateur

Il faut l’écrire car les slogans accuse le président des Etats-Unis d’avoir déjà accaparé tous les pouvoirs et d’éroder les libertés. Dans les faits, l’autoritarisme de Trump est incontestable. Ses attaques contre les médias ou la justice sont flagrantes. Sa volonté de mettre au pas les gouverneurs démocrates et les élus de ce parti sont évidents. S’y ajoute, évidemment, la répression à grande échelle contre l’immigration clandestine, souvent au mépris du droit et des recours juridiques. Reste la réalité: les Etats-Unis demeurent une démocratie vivante où le pouvoir exécutif peut être contesté et vilipendé. Trump est accusé d’être un dictateur. Il ne l’est pas (encore?).

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