Rassemblés autour du cri de ralliement «No Kings» ("Pas de rois"), des millions d'Américains doivent défiler pour dénoncer «la prise de pouvoir autoritaire» du président républicain, ont fait savoir les organisateurs.
Dans le quartier de Forest Hills à New York, des centaines de personnes se sont rassemblées en milieu de matinée, entonnant en coeur le slogan «nous aimons notre pays, nous ne supportons pas Trump».
«Il est urgent que tout le monde se mobilise et fasse tout son possible pour résister à la chute de la démocratie que nous connaissons», insiste auprès de l'AFP Hannah Foster, 41 ans, employée d'une entreprise de bijoux présente dans le cortège de plusieurs milliers de personnes s'étant élancé à la mi-journée à New York depuis la célèbre place Times Square.
«Je crains que les États-Unis ne deviennent, comme c'est déjà le cas d'une certaine manière, un régime très cruel, malhonnête et autoritaire, où la dignité et les droits des personnes ne sont plus respectés», abonde Colleen Hoffman, une retraitée.
«Ce président est une honte»
«Ce président est une honte et j'espère qu'il y aura des millions de personnes dans la rue aujourd'hui», a déclaré à l'AFP Stéphanie, 36 ans, qui a préféré taire son nom de famille.
Plus de 2700 rassemblements sont prévus dans la journée dans les grandes villes comme dans les bourgades rurales, et même... à proximité de la résidence Mar-a-Lago du président en Floride, où il passe le week-end.
Mi-juin, une première journée de mobilisation organisée par le collectif «No Kings» qui regroupe quelque 300 associations avait rassemblé des millions de personnes de tout âge, la plus grande contestation depuis le retour du républicain à la Maison Blanche.
«Une haine contre l'Amérique»
De quoi irriter Donald Trump, qui fêtait le même jour son 79e anniversaire avec une parade militaire en grande pompe dans les rues de la capitale américaine. Alors qu'il avait menacé en juin de répondre aux manifestants avec une «très grande force», il a sobrement commenté cette semaine sur Fox News: «ils me qualifient de roi. Je ne suis pas un roi.»
Mais plusieurs figures de son parti sont elles allées jusqu'à apparenter les manifestants à des terroristes. Parlant d'une «mobilisation haineuse contre l'Amérique», le chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a lancé: «je parie que vous verrez des partisans du Hamas et des antifas», en référence à cette mouvance politique récemment classée comme «organisation terroriste» par le président. L'élu du Minnesota Tom Emmer a lui accusé les démocrates d'avoir cédé à «l'aile terroriste de leur parti».
«Ne laissez pas Donald Trump et les républicains vous intimider et vous réduire au silence», a rétorqué samedi le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer, enjoignant les Américains à faire «entendre leur voix» dans un message sur X. Un appel à manifester qui a également été partagé par la candidate malheureuse à la présidentielle de 2024 Kamala Harris et la star d'Hollywood Robert De Niro.