Les spectacles «woke» au placard
Trump prend le contrôle du Kennedy Center et change sa programmation

Donald Trump a animé les Kennedy Honors, réorganisant l'évènement pour bannir les spectacles LGBT et promouvoir une culture «pro-américaine». Cette direction a bouleversé la programmation, mais aussi provoqué une chute de ventes des billets.
«C'est la plus belle soirée de l'histoire du Kennedy Center» a assuré le président américain.
Photo: AP
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AFP Agence France-Presse

Donald Trump, qui promeut une approche nationaliste et «anti-woke» de la culture, s'est fait maître de cérémonie dimanche pour une soirée de gala au Kennedy Center, grande salle de spectacle de Washington dont il a pris les commandes. Il s'agissait de rendre hommage aux récipiendaires des «Kennedy Honors», des prix remis chaque année à une poignée d'artistes à la carrière prestigieuse.

«Chacun (d'eux) a une histoire de succès et de triomphe qui n'aurait pu arriver qu'aux Etats-Unis», a vanté le président à propos des lauréats 2025, dont la superstar du cinéma Sylvester Stallone et la reine du disco Gloria Gaynor.

Ses prédécesseurs se contentaient d'assister à la soirée, succession de prestations musicales et de discours, dans la loge présidentielle. Mais Donald Trump, ancien animateur de téléréalité, a voulu monter sur la scène de cette salle dont il a bouleversé l'organisation et la direction pour bannir ce qu'il appelle la «propagande antiaméricaine»

«C'est la plus belle soirée de l'histoire du Kennedy Center» a assuré le républicain de 79 ans, en smoking, assurant que le spectacle «recevait déjà des critiques élogieuses» et en prédisant une forte audience lors de sa diffusion par la chaîne CBS le 23 décembre. Le milliardaire avait aussi enregistré de courtes vidéos dans le Bureau ovale qui ont scandé la soirée.

Les ventes de billets ont baissé

Le Kennedy Center, grande bâtisse blanche à l'architecture imposante des années 1970, posée au bord du fleuve Potomac, avait une tradition de neutralité politique et proposait depuis plus d'un demi-siècle une programmation culturelle diversifiée. Pendant son premier mandat (2017-2021) Donald Trump avait boudé ces soirées, certains artistes ayant déclaré qu'ils ne souhaitaient pas le rencontrer.

Rien de tel cette fois. Sylvester Stallone, 79 ans, entré dans la légende avec «Rocky» et «Rambo» est un partisan déclaré du président, qui l'a nommé symboliquement comme l'un de «ambassadeurs» à Hollywood, très majoritairement favorable aux démocrates. Outre Gloria Gaynor, 82 ans, interprète de «I Will Survive», la soirée a mis à l'honneur George Strait, 73 ans, légende de la country, et le groupe de glam rock KISS – sans son guitariste Ace Frehley, décédé au mois d'octobre à 74 ans.

Egalement distingué: l'acteur britannique Michael Crawford, 83 ans, connu pour son rôle dans la comédie musicale «le Fantôme de l'opéra», un genre dont Donald Trump se dit friand. Alors qu'ils recevaient les années précédentes un collier aux couleurs de l'arc-en-ciel, jugée «vulgaire» par la Maison Blanche de Donald Trump, les artistes ont reçu cette fois une médaille dorée, offerte par le joailler Tiffany, propriété du groupe français LVMH.

La nouvelle direction du Kennedy Center, constituée de fidèles du président, a supprimé les spectacles de drag shows qui s'y déroulaient et les événements célébrant la communauté LGBT. Elle a invité des conférences de la droite religieuse et des artistes chrétiens. Selon la presse américaine, les ventes de billets ont baissé depuis que Donald Trump et ses proches en pris le contrôle du Kennedy Center.

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