Ils font peur à Poutine
Les missiles britanniques à longue portée donnent un nouvel espoir à Kiev

Le Royaume-Uni a livré à Kiev des missiles à longue portée. Le «Storm Shadow» doit donner à l'armée ukrainienne de nouvelles possibilités de défense. Cette arme a-t-elle la capacité de marquer un tournant dans la guerre?
Publié: 12.05.2023 à 14:06 heures
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Dernière mise à jour: 12.05.2023 à 14:07 heures
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«Storm Shadow» – c'est le nom du missile que le Royaume-Uni livre à l'Ukraine.
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Chiara Schlenz

Pas de missiles à longue portée dans la zone de guerre. Telle a longtemps été la devise des soutiens occidentaux de l'Ukraine. Jeudi, le Royaume-Uni a toutefois osé briser le tabou. Plusieurs missiles longue portée de type «Storm Shadow» sont arrivés en Ukraine, comme l'a d'abord rapporté CNN.

Ce missile de croisière issu d'une coopération franco-britannique a une portée de 560 kilomètres. Mais l'Ukraine reçoit la version destinée à l'exportation en dehors de l'OTAN – et qui peut parcourir environ 300 kilomètres. Une performance remarquable si l'on considère que les missiles livrés jusqu'à présent n'ont qu'une portée de 80 kilomètres.

Avec «Storm Shadow», l'Ukraine peut reconquérir la Crimée

Les missiles ne vont certes pas de Kiev à Moscou (750 kilomètres à vol d'oiseau), mais les «Storm Shadow» changeraient néanmoins la dynamique sur le champ de bataille. Et ils pourraient permettre à l'Ukraine de reconquérir la Crimée. Marcel Berni, expert militaire de l'EPFZ, l'explique dans un entretien avec Blick. «Les Storm Shadow ont la portée nécessaire pour pénétrer profondément dans le territoire tenu par la Russie dans l'est de l'Ukraine. Ils donnent à Kiev une capacité qu'elle n'a cessé de demander depuis le début de la guerre.»

Début février déjà, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiy Reznikov, avait déclaré devant l'Union européenne que «si nous pouvions frapper jusqu'à 300 kilomètres de distance, l'armée russe ne serait pas en mesure de se défendre et devrait capituler». Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a été clair en février: «Si les armes affaiblissent les forces armées russes, cela augmente notre sécurité.»

Cela marque-t-il le début d'un nouveau chapitre dans les livraisons d'armes de l'Occident? Marcel Berni voit plutôt dans cette livraison une tentative de l'Occident de soutenir l'Ukraine dans sa contre-offensive prévue, comme il l'explique à Blick: «On veut en outre tenir tête aux menaces creuses du Kremlin.»

Le Kremlin réagit nerveusement à cette annonce. Comme le rapportent les agences de presse russes, le porte-parole Dmitri Peskov annonce qu'«une réaction appropriée est nécessaire». Un expert militaire russe a aussi déclaré à l'agence Ria Novosti que «le missile représente une menace pour la Russie».

Les États-Unis suivront-ils?

Londres ose ainsi rompre avec les États-Unis, puisque ceux-ci ont jusqu'à présent refusé de livrer des missiles d'une plus grande portée. Les demandes ukrainiennes de missiles ATACMS pour le système de missiles multiples HIMARS sont ainsi restées sans réponse. L'expert de l'EPFZ ne peut pas prédire si les États-Unis livreront également les ATACMS tant attendus.

Ce n'est pas la première fois que le Royaume-Uni va plus loin que Washington dans les armes qu'elle est prête à envoyer en Ukraine. En effet, ils ont été le premier allié à annoncer l'envoi de chars occidentaux modernes en Ukraine. En janvier, ils avaient promis 14 chars Challenger 2, avant que les États-Unis n'annoncent peu après qu'ils allaient livrer des chars M-1 Abrams.


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