Le nom de ce groupe Facebook était quelque peu étrange. Très sobrement appelé «Mia Moglie» («Ma femme» en français), il a dissimulé un secret numérique particulièrement glauque pendant plus de six ans.
Comme le révèle le quotidien italien «La Repubblica» ce mercredi 20 août, les utilisateurs y partageaient des photos intimes et volées de milliers de femmes, souvent prises à leur insu par leurs propres proches – mari, petit ami, fiancé, gendre, père, voire grand-père.
Les publications allaient de simples photos de tenues légères à des images nettement plus explicites, incluant des actes sexuels. Ces clichés étaient systématiquement accompagnés de commentaires vulgaires, misogynes et particulièrement dégradants.
La lutte en ligne continue
Malgré de multiples signalements, et ce durant des semaines, Meta, la maison mère de Facebook, n'a réagi qu'à la suite d'un tollé médiatique qui a bouleversé l'Italie. L'entreprise de Mark Zuckerberg a finalement annoncé la fermeture du groupe ce mercredi 20 août.
Mais cette histoire ne s'arrête pas là: un espace parallèle émerge désormais sur Telegram, sous le nom de «Chat di Mia Moglie» («La conversation de ma femme»). Face à cette refonte, la Polizia Postale, une branche spécialisée de la police italienne dédiée à la lutte contre la cybercriminalité, souligne le manque de collaboration de la plateforme russe.
Telegram, bien souvent critiqué pour ses manquements en termes de sécurité, prétend ne pas avoir accès aux données des utilisateurs. Un phénomène qui révèle, selon d'autres médias italiens, un réel manque de la part des plateformes à prendre soin de l'intégrité en ligne des femmes.