Le groupe féministe du Syndicat des services publics (SSP) Fribourg appelle le Grand Conseil et le Conseil d'Etat à financer «sans délai» un observatoire des violences faites aux femmes. Cette revendication fait suite à deux féminicides survenus dans le canton, à Givisiez et à Epagny.
Après le féminicide d'Epagny en avril et celui de Givisiez il y a tout juste un mois, lors duquel un homme a tué sa femme et leur bébé de six semaines, le groupe féministe du SSP souhaite voir naître un observatoire cantonal indépendant. «D'autres cantons, comme Genève ou Vaud, ont déjà démontré la pertinence d'un tel dispositif», a indiqué lundi le SSP dans un communiqué.
Ces deux féminicides ne sont pas des accidents isolés, estime le syndicat. «Ils sont le symptôme d'un système qui tolère, banalise et sous-estime les violences sexistes, qui ne donne ni les moyens de prévenir, de protéger, ou de faire cesser ces actes.»
Le SSP regrette qu'aucune structure pérenne n'ait été mise en place dans le canton de Fribourg, malgré les demandes répétées émanant de différentes associations et d'une partie de la population, notamment via les grèves féministes de 2019 et 2023.
«Etudier et diagnostiquer»
Un tel observatoire aurait pour but de documenter, prévenir et combattre les violences faites aux femmes de manière coordonnée. Il lui serait demandé de recueillir des données fiables sur tous les types de violences domestiques, de coordonner les différents acteurs – police, justice, santé, écoles et associations – et de mesurer l'impact réel des politiques publiques.
«Avant de pouvoir apporter des réponses concrètes, il faut déjà pouvoir étudier et diagnostiquer la problématique», a détaillé mardi Julie Salumu, secrétaire syndicale au SSP Fribourg, dans le 12h30 de la RTS. Le syndicat souhaite qu'un budget soit alloué «dès aujourd'hui» à une telle structure. Sans quoi de nouveaux «drames évitables» pourraient se produire dans le canton, prévient-il.