L’affaire Epstein, prend désormais une dimension helvétique. Selon la «NZZ am Sonntag», de nouveaux documents publiés récemment révèlent des liens jusqu’ici inconnus entre le célèbre pédocriminel américain et la Suisse. On y apprend notamment que le milliardaire détenait trois comptes auprès de la HSBC Private Bank à Genève. Sollicitée par le journal, la banque n’a pas souhaité commenter.
Au-delà des connexions financières, les documents suggèrent aussi d’éventuelles activités opérationnelles en Suisse. Une information particulièrement sensible apparaît dans un courriel de 2016, dans lequel on propose à Jeffrey Epstein une «assistante de Zurich». L’expéditrice explique qu’il y en a «de nouvelles ici à Zurich». Le terme « assistante » aurait souvent servi de nom de code dans le cadre du réseau d'exploitation sexuelle mis en place par Epstein, selon le rapport.
«Nous savons qu’Epstein se servait d’intermédiaires pour recruter des femmes en Europe», déclare Gloria Allred, avocate de plusieurs victimes d’Epstein, à la «NZZ am Sonntag». Les conséquences potentielles de ces nouveaux éléments restent incertaines. Il est possible que des banques soient amenées à témoigner devant le Congrès américain, qui exige la publication complète des comptes d’Epstein. Ces révélations sont d’autant plus notables que le milliardaire avait jusque-là rarement été associé à la Suisse.
La banque Edmond de Rotschild mise en cause
D’autres pistes mènent à la Crypto Valley zougoise. Selon des échanges de 2018, Epstein menait des discussions sur les cryptomonnaies avec l’ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon. Ce dernier lui aurait finalement mis en contact un expert américain du secteur, actif en Suisse.
Epstein entretenait également des liens étroits avec la banque privée genevoise Edmond de Rothschild et avec sa présidente de l’époque, Ariane de Rothschild, à qui il envoyait aussi des messages au ton personnel. Interrogée par la «NZZ am Sonntag», la banque affirme qu’il ne s’agissait que d’une relation strictement professionnelle. On ignore si les autorités américaines avaient connaissance de ces connexions helvétiques. L’Office fédéral de la justice n’a reçu aucune demande d’entraide judiciaire des Etats-Unis dans l’affaire Epstein
Pendant ce temps, l’affaire Epstein continue d’agiter les Etats-Unis. La semaine dernière, le Congrès a voté la publication de l’intégralité des dossiers liés à ce dossier. Le président Donald Trump a ensuite validé la loi correspondante.