«C'était ma maison avant»
Les habitants de Malaga s'en prennent aux touristes avec une nouvelle astuce

Les touristes suscitent le mécontentement à Malaga et aux Canaries. Les habitants se défendent contre les masses avec des autocollants, des graffitis et des slogans marquants. Pendant ce temps, la Grèce introduit des règles plus strictes sur ses plages.
Publié: 20.03.2024 à 10:12 heures
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Malaga, en Andalousie, attire chaque année des touristes en masse. Les plages pleines ne sont pas la seule conséquence.
Photo: Europa Press via Getty Images
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Sandra Meier

Les habitants de Malaga en ont assez. Cette ville espagnole devenue un point chaud touristique est actuellement envahi – ou plutôt recouvert – par une nuée d'autocollants. Une manière pour les habitants d'exprimer leur mécontentement. On peut y lire des messages tels que «ça pue le touriste», «rentrez chez vous» ou «c'était ma maison avant».

L'auteur de cette action d'autocollants est le propriétaire du bar Dani Drunko. Il l'a lancée après avoir été expulsé de la maison dans laquelle il vivait depuis une dizaine d'années, explique-t-il au journal local «Diario Sur». Son propriétaire voulait apparemment transformer l'immeuble en appartements pour vacanciers. Son idée d'afficher des autocollants a alors connu un véritable engouement dans la ville, «les locaux sont fatigués de la situation».

Ces dernières années, Malaga est devenue un pôle d'attraction touristique. En 2023, la ville a enregistré un nouveau record avec 14 millions de touristes. Cette situation a désormais atteint le monde politique. Un politicien local s'est récemment énervé sur X: «Quand on se promène dans les rues de Malaga, il est pratiquement impossible de trouver un immeuble d'habitation qui n'a pas de casier.» Les casiers servent à la location touristique. L'élu a accusé le maire d'expulser les habitants de la ville où ils sont nés.

Ténériffe: «Ma misère, ton paradis»

Ténériffe, Grande Canarie et Fuerteventura sont également considérées comme des destinations de vacances populaires. Et là aussi, les émotions bouillonnent à cause de l'afflux massif de touristes. Des slogans tels que «Touristes, rentrez chez vous» ou «Ma misère, ton paradis» s'affichent sur les bancs des parcs publics ou sur les murs des promenades, comme l'a rapporté le «Canarian Weekly». Avec 48 millions de passagers qui ont atterri l'année dernière dans les aéroports canariens, l'afflux de touristes sur les îles de l'Atlantique a atteint un niveau record.

Selon le journal, l'état d'urgence en matière d'eau à Ténériffe a d'ailleurs attisé cette hostilité parmi les locaux. Certaines régions touristiques consommeraient jusqu'à six fois plus d'eau que les zones résidentielles. Mais les flux de touristes encombrent également les routes et font grimper les prix des loyers.

L'année dernière déjà, des manifestants avaient défilé dans les rues sous le slogan «Les îles Canaries ont une frontière.» Au début de l'année, une organisation environnementale locale a demandé de limiter le nombre de visiteurs aux Canaries ou d'introduire une taxe touristique.

La Grèce introduit des restrictions sur les chaises longues

En Grèce, la colère des autochtones porte ses fruits. Au moyen d'une nouvelle loi, le gouvernement a déclaré la guerre au fléau des chaises longues. Au moins 70% d'une plage doit donc être libre de chaises longues. Par ailleurs, au moins la moitié des plages devront à l'avenir être ouvertes au public. La loi doit entrer en vigueur avant la saison estivale.

La Suisse n'est pas non plus à l'abri de l'afflux de touristes et des ennuis qui en découlent. Ainsi, l'été dernier, la ville idyllique de Lauterbrunnen (BE) a été littéralement prise d'assaut. «Nous, les autochtones, n'avons plus de place», se plaignaient les habitants, critiquant le chaos de la circulation. La commune bernoise d'Iseltwald a même introduit l'année dernière un droit d'entrée de cinq francs pour un ponton sur le lac de Brienz. La raison: la série Netflix «Crash Landing on You» avait provoqué un afflux de touristes sud-coréens.

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