Elle est gentille, mais elle refuse d'écouter. Tel est l'avis du président américain Donald Trump sur la présidente de notre Confédération. Une deuxième humiliation infligée à la Suisse après avoir multiplié par quatre les droits de douane sur les produits helvétiques. Karin Keller-Sutter s'est bien faite rouler dans la farine par le président américain, mais elle n'est pas la seule. Trump passe régulièrement à l'offensive sur la scène politique, de manière assez insultante parfois. Voici un tour d'horizon de ses dernières victimes.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa
Le 21 mai, Trump a reçu le président sud-africain Cyril Ramaphosa à la Maison Blanche. Leur rencontre devait porter sur les investissements, le commerce des matières premières et les droits de douane. Mais les choses ont pris une toute autre tournure.
Pendant près d'une heure, Trump a accusé l'Afrique du Sud d'avoir perpétré un génocide contre les agriculteurs blancs. Il a brandi des articles de journaux accompagnés de photos comme preuves à l'appui et a commenté: «La mort, la mort, la mort» en faisant défiler les clichés.
Visiblement confus, Cyril Ramaphosa a tenté de calmer la situation. Il a répondu au président américain que c'était la première fois qu'il entendait parler de cette affaire et qu'il allait enquêter.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky
L'humiliation de loin la plus connue et sans doute la plus choquante de Trump a été celle du président ukrainien Volodymyr Zelensky, fin février dans le Bureau ovale. Trump a reproché à Zelensky de ne pas avoir «les cartes en main» pour négocier et de revenir une fois calmé s'il voulait la paix.
Son vice-président J.D. Vance en a rajouté une couche en affirmant, à tort et à travers, que Zelensky n'avait jamais remercié les Etats-Unis pour leur aide contre Moscou. Zelensky a donc fini par s'excuser, sans doute pour sauver sa relation avec Washington.
Le président français Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a déjà encaissé pas mal de manques de respect de la part de Trump. Lors d'une rencontre prévue avec Zelensky, Trump a rapidement invité le président français à sortir en lui disant: «Vous ne devriez pas être ici». Une autre fois, Trump a pointé du doigt Brigitte Macron en disant à la télévision: «Elle est en grande forme physique, magnifique».
Sur Internet aussi, Trump s'en prend régulièrement à Macron. Il a par exemple dit du président français qu'il était «à l'affût du buzz» et a affirmé qu'il avait «toujours tort». Il a récemment ajouté: «ce qu'il dit n'a aucune importance».
Le roi Abdallah II de Jordanie
Toujours en février, Trump a rencontré le roi de Jordanie Abdullah II bin al-Hussein. Le président américain a immédiatement demandé au roi d'accueillir les Palestiniens pour les déplacer hors de la bande de Gaza. Mal à l'aise, le roi de Jordanie a plutôt proposé d'accueillir des enfants malades de Gaza pour les soigner dans des hôpitaux.
Auparavant, Trump avait menacé la Jordanie et l'Egypte de suspendre l'aide américaine s'ils n'acceptaient pas d'accueillir les Gazaouis. Pour la Jordanie, cette aide économique se chiffre à 750 millions de dollars (environ 606 millions de francs) avec 350 millions de dollars (282 millions de francs) d'aide militaire supplémentaire par an.
L'ex-Premier ministre canadien Justin Trudeau
C'est bien connu, Trump n'est pas un grand fan de l'ex-Premier ministre libéral canadien. Il l'a régulièrement insulté et provoqué.
Il s'est notamment moqué de lui en publiant une photo avec un drapeau canadien, car il voulait faire du Canada le 51ème Etat américain. Il a également délibérément qualifié l'ancien premier ministre de simple gouverneur sur sa plateforme Truth Social.