«Je ne la connaissais pas»
Trump évoque les négociations en direct et méprise Karin Keller-Sutter

Donald Trump a évoqué les négociations sur les droits de douane avec la Suisse dans une interview accordée à la chaîne de télévision CNBC. Karin Keller-Sutter y aurait exigé un droit de douane d'1%… alors même que Trump ne savait pas qui elle était.
Publié: 15:55 heures
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Dernière mise à jour: 16:28 heures
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Le 1er août, Donald Trump a imposé des droits de douane de 39% sur les produits suisses.
Photo: keystone-sda.ch

La délégation douanière suisse, composée de la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et du ministre de l'Economie Guy Parmelin, se trouve actuellement dans le jet du Conseil fédéral en direction de Washington. Bien que délicate, la mission comprend un objectif clair: empêcher la taxe douanière de 39%.

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Pendant ce temps, Donald Trump donne une interview télévisée délirante à CNBC et parle des discussions sur les droits de douane avec la présidente de la Confédération.

Il vend la mèche. Donald Trump explique: «J'ai récemment fait quelque chose avec la Suisse. J'ai parlé à la Première ministre.» Le président américain fait ici référence à la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter.

«Je ne la connaissais pas», poursuit-il. Cette déclaration est surprenante. La conseillère fédérale PLR avait déjà parlé à Trump au téléphone en avril. Dans une interview accordée à Blick, Karin Keller-Sutter a déclaré avoir «manifestement trouvé un moyen» de le joindre.

«Elle n'a pas voulu écouter»

«La femme était gentille, mais elle n'a pas voulu écouter», a poursuivi Trump lors de l'interview sur CNBC. Lors de l'appel téléphonique, il l'a appelée «Madame». Selon le président américain, Karin Keller-Sutter a exigé un taux de droits de douane de 1% pour la Suisse.

Il lui a expliqué que les Etats-Unis accusaient un déficit de 41 milliards de dollars avec la Suisse. C'est, selon lui, la raison pour laquelle il n'a pas pu accéder à la demande de la présidente suisse.

Des tarifs pharmaceutiques sont également appliqués

Dans la même interview, Trump a également annoncé des droits de douane élevés sur les produits pharmaceutiques, qu'il annoncerait «d'ici une semaine environ». «Nous allons d'abord imposer de faibles droits de douane sur les produits pharmaceutiques, mais dans un an – un an et demi au maximum – ils passeront à 150%, puis à 250%. Parce que nous voulons que les médicaments soient fabriqués dans notre pays», a déclaré le président américain.

Il a spécifiquement pointé du doigt la Suisse, l'accusant de «faire fortune grâce aux produits pharmaceutiques». Il a soutenu que les laboratoires pharmaceutiques «réduisaient fortement le prix de leurs produits pour accéder aux marchés étrangers». Ces entreprises compenseraient ensuite leur perte de revenus grâce à des «prix extrêmement élevés» pratiqués aux Etats-Unis.

Ce n'est pas la première fois que le président américain s'en prend aux grandes entreprises pharmaceutiques. Début avril, il avait menacé d'imposer des droits de douane comme personne n'en avait jamais vu». En juillet, il avait pour la première fois évoqué un chiffre précis: des droits de douane de 200%.

Plus récemment, le président américain a envoyé des lettres de menaces aux plus grandes sociétés pharmaceutiques mondiales, dont Novartis et Genentech, filiale de Roche. Il y fixait un délai de 60 jours pour réduire le prix des médicaments aux États-Unis.

Les produits pharmaceutiques sont extrêmement importants

L'industrie pharmaceutique revêt une importance capitale pour l'économie d'exportation suisse. Elle représente près de 60% des exportations suisses vers les Etats-Unis et contribue largement à l'important déficit commercial américain. La Suisse est donc une cible idéale pour briser la résistance du secteur pharmaceutique aux baisses de prix aux Etats-Unis , souligne Fredy Hasenmaile, économiste en chef de Raiffeisen.

Il semble donc inévitable que les entreprises pharmaceutiques soient contraintes de baisser les prix des médicaments aux États-Unis. Dans le cas contraire, de graves conséquences menacent leur survie, comme l'a encore souligné Trump lors de sa récente interview. Mais Roche et Novartis sont-elles prêtes à le faire? Contactées par Blick, elles sont restées jusqu'à présent silencieuses. Leur soutien au Conseil fédéral reste sans réponse.

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