Blick fait le point
Les émeutes mettent-elles les touristes à Bali en danger?

Des émeutes inédites secouent l’Indonésie, faisant six morts. Pour les touristes qui souhaitent visiter la célèbre île de Bali, la situation est-elle sûre? Blick fait le point depuis Bali.
Publié: 17:10 heures
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Dernière mise à jour: 17:12 heures
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Des émeutes ont eu lieu samedi 30 août devant le Parlement balinais à Denpasar.
Photo: keystone-sda.ch
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Solène MonneyJournaliste Blick

Des manifestations inédites secouent l’Indonésie, de Jakarta à Java, de Makassar aux Célèbes jusqu’à Denpasar, à Bali. Ces soulèvements, demandant une amélioration des conditions économiques et une réforme de la police, ont déjà fait six morts et, lundi 1er septembre, au moins 20 personnes étaient portées disparues après de violentes émeutes, selon une organisation locale de défense des droits humains. Le même jour, les Nations Unies ont appelé à une enquête sur l’usage présumé disproportionné de la force par les autorités.

Les regards des voyageurs se tournent, eux, surtout vers la célèbre Bali qui a accueilli rien qu'en 2024 plus de 6 millions de touristes internationaux. Vous avez été nombreux à m’écrire après mon article sur les émeutes, car vous prévoyez de prolonger l’été qui s’achève en Suisse, en visitant «l’île des dieux». Des interrogations légitimes, que je partage moi-même, y habitant depuis près d’un an. Alors, en direct de Bali, Blick fait le point.

Des manifestations isolées

Depuis le début des protestations, lundi 25 août dernier, les réseaux sociaux se remplissent de vidéos impressionnantes. Mais depuis Bali, Jakarta paraissait lointaine. La mort, jeudi 28 août, d’un chauffeur de moto-taxi de 21 ans, percuté par un véhicule de police, a toutefois donné une résonance nationale à ces mobilisations, d’abord pacifiques avant de dégénérer en émeutes violentes.

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Même Bali, la sereine, n’est pas épargnée. Ce week-end, plusieurs rassemblements ont eu lieu à Denpasar devant le siège de la police et le Parlement, où plus de 150 personnes ont été arrêtées, dont trois sont encore détenues. Mais il faut le rappeler: la capitale provinciale n’est pas une destination touristique majeure. Les zones prisées des voyageurs – Ubud, Uluwatu, Munduk, Kuta ou Amed – restent à ce stade épargnées. D'ailleurs, aucun cas d’attaque ciblant les touristes n'a été signalé. Votre voyage ne devrait donc pas être perturbé. Depuis Canggu, où je suis établie, rien n'a changé, hormis peut-être une petite prise de conscience des touristes sur les conditions des Indonésiens.

Car, ce calme d'apparence ne signifie pas que les Balinais se satisfont de leur situation économique. Beaucoup vivent avec le strict minimum, voire moins. Mais l’île dépend plus que toute autre région du pays du tourisme: 60 à 70% du PIB provenaient de ce secteur en 2019. Les touristes sont donc pour l'instant cruciaux à l'économie balinaise. 

Quelques conseils

Plusieurs ambassades, dont celle de Suisse en Indonésie, ont mis à jour leurs conseils aux voyageurs et appeler à la prudence: éviter les manifestations et les rassemblements de foule. Comme le souligne «The Bali Sun», la présence d’étrangers lors de tels événements peut être considérée par les autorités comme une participation politique, en violation des conditions de la plupart des visas. Ne vous y aventurez donc pas, «même juste pour voir».

Le Département fédéral des affaires étrangères recommande par ailleurs de suivre l’actualité via des médias fiables. A Bali, «The Bali Sun» fournit des informations pratiques pour touristes. Travel and Tour World propose également des conseils sur le tourisme, dont des articles sur l'île. Quant au «Jakarta Post», il reste une référence nationale et internationale, notamment pour les sujets sensibles comme les manifestations. Enfin, il existe aussi des groupes Facebook francophones collaboratifs: leurs membres partagent régulièrement des informations et permettent d’échanger facilement en cas de doute.

Le président de l’Association indonésienne des agences de voyages (ASITA), Putu Winastra, se veut, lui aussi, rassurant. Il souligne qu'il n’y a pas eu d’augmentation notable des annulations depuis le début des manifestations, tout en soulignant que les recommandations des ambassades ne sont pas des interdictions. «Les avertissements aux voyageurs rappellent les précautions à prendre. C’est une mesure habituelle des gouvernements», souligne-t-il.

Bali épargnée?

L’île tient à préserver son image de stabilité. La pandémie de Covid-19 a fait chuter brutalement les arrivées internationales, laissant des traces profondes. Aujourd’hui, garantir la sécurité des visiteurs est vital pour une économie qui repose plus que jamais sur le tourisme. C’est aussi pour cette raison que les autorités locales veillent à contenir toute agitation: il y a donc très peu de chances que les manifestations dégénèrent au point d’affecter le séjour des voyageurs.

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