39 migrants décédés
Les responsables du centre incendié au Mexique n'ont rien fait pour évacuer

Les agents responsables d'un centre de détention où 39 migrants sont morts dans un incendie dans le nord du Mexique n'ont rien fait pour les secourir, a indiqué mardi la justice. Une enquête a été ouverte pour «homicide».
Publié: 30.03.2023 à 06:24 heures
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La mort de 39 migrants a bouleversé la population de cette région proche de la frontière avec les Etats-Unis.
Photo: Christian Chavez

«Aucun des fonctionnaires ni des policiers de sécurité privée n’ont réalisé la moindre action pour ouvrir la porte aux migrants qui se trouvaient à l’intérieur alors qu’il y avait le feu», a déclaré la procureure spécialisée en matière de droits humains Sara Irene Herrerías Guerra lors d’une conférence de presse. Huit responsables présumés ont été identifiés, ont annoncé les autorités dans le nord du Mexique.

Une enquête a été ouverte pour «homicide» et «blessures», a-t-elle ajouté, sans écarter d’autres délits. Huit responsables présumés ont été identifiés, a ajouté la ministre de la Sécurité publique Rosa Icela Rodriguez.

Il s’agit de trois agents de l’Institut national des migrations (INM) et de cinq membres d’une entreprise de sécurité privée, a-t-elle détaillé. Au moins quatre mandats d’arrêt vont être demandés aux juges dès ce mercredi, a précisé la procureure.

«Pas d’impunité»

La procureure a confirmé l’authenticité d’une vidéo de 32 secondes diffusée par plusieurs médias dont l’AFP. «Cette vidéo fait partie du dossier d’enquête», a-t-elle déclaré. Ces images de vidéosurveillance montrent le début de l’incendie dans la nuit de lundi à mardi. Derrière les barreaux, dans la fumée, un homme donne des coups de pied contre une porte fermée tandis qu’un autre semble déposer un matelas par terre.

Au premier plan, de l’autre côté de la cellule, trois agents dont deux en uniforme se retirent en leur tournant le dos, sans leur prêter assistance. Le président mexicain avait assuré mercredi mardi qu’il n’y aurait «pas d’impunité» dans la tragédie du centre de détention de Ciudad Juarez.

«Nous n’allons rien cacher et il ne va pas y avoir d’impunité», a assuré le président Andrés Manuel Lopez Obrador. Dans un premier temps, le président mexicain avait estimé que les migrants avaient allumé l’incendie avec des matelas dans un mouvement de «protestation». «Nous supposons qu’ils ont appris qu’ils allaient être expulsés, déplacés», avait-il déclaré mardi quelques heures après ce drame, sans précédent dans des installations pour les migrants au Mexique.

(ATS)

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