Sous pression américaine
19 guérilléros tués dans des frappes aériennes de l'armée en Colombie

L'armée colombienne a tué 19 membres d’une dissidence des ex-FARC lors de frappes dans l'Amazonie. L'opération, ordonnée par Gustavo Petro après l'échec des négociations avec l’EMC d’Ivan Mordisco, survient alors que le président est visé par des sanctions américaines.
Publié: 01:19 heures
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Un membre du front Carlos Patino de la guérilla dissidente des FARC dans le canyon de Micay, bastion de l'EMC, le 24 mars 2024.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

Des responsables colombiens ont annoncé mardi que des frappes aériennes menées par l'armée la veille avaient tué 19 membres d'une guérilla, dans une région amazonienne du sud-est du pays. Les bombardements visaient un groupe dissident issu des ex-FARC. Ils sont survenus alors que le président de gauche Gustavo Petro fait face à des sanctions américaines pour sa supposée réticence à cibler les groupes armés impliqués dans le trafic de drogue.

Les frappes ont eu lieu lundi «à l'aube» et ont conduit à la mort de «19 terroristes», à une arrestation et à la saisie d'équipements militaires, a indiqué l'amiral Francisco Cubides. Cette opération militaire était une réponse à la menace d'une attaque «imminente» des guérilléros contre des cibles militaires, a-t-il précisé.

Le président Petro avait ordonné lundi le «bombardement et la dissolution militaire» du groupe dirigé par le guérilléro le plus recherché du pays, connu sous le pseudonyme d'Ivan Mordisco, après l'échec des négociations de paix avec l'Etat-Major Central (EMC). Ivan Mordisco dirige l'EMC, un groupe rebelle qui a rejeté l'accord de paix de 2016 entre les guérilléros des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et le gouvernement.

Ils se disputent l'Amazonie colombienne

L'EMC est monté en puissance depuis le désarmement des FARC, se finançant grâce au trafic de drogue, à l'extorsion et à l'exploitation minière illégale dans des zones reculées du pays, selon les experts. Ses combattants se disputent le territoire de l'Amazonie colombienne avec une autre dissidence des FARC, dirigée par un dénommé Calarca.

Les Etats-Unis ont récemment imposé des sanctions visant Gustavo Petro et ses proches et retiré à la Colombie le statut de pays allié dans la lutte contre le trafic de drogue, estimant que le gouvernement de gauche n'en faisait pas assez pour freiner la production de cocaïne.

En amont de l'élection présidentielle de 2026, Gustavo Petro fait également face à des critiques de l'opposition qui le juge trop clément envers les groupes criminels et lui reproche l'échec de sa stratégie consistant à mener des négociations de paix avec les groupes armés encore très présents en Colombie.

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