L'Australie sous le choc
De nouveaux détails révélés sur les auteurs de la tuerie de Sydney

L'Australie est sous le choc depuis l'attaque meurtrière qui a coûté la vie à au moins 15 personnes sur une célèbre plage de Sydney dimanche. Voici ce que l'on sait sur les deux auteurs de l'attentat, Sajid et son fils Naveed A.
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Depuis un pont, deux hommrd ont tiré sur des personnes qui célébraient Hanoucca.
Photo: AFP
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Daniel Macher

Au moins 16 personnes, dont l'un des agresseurs, ont été tuées dimanche lors de l'attaque de Sydney. Un père et son fils ont tiré sur des personnes qui célébraient la fête de Hanoucca sur la plage mythique de Bondi. L'un des assaillants est mort, l'autre est grièvement blessé. Voici ce que l'on sait pour le moment sur Sajid A.* et son fils Naveed A.*.

Sajid A., le père

Sajid A. a été abattu lors de l'intervention de la police. Cet homme de 50 ans était arrivé en Australie en 1998 avec un visa étudiant. En 2001, il avait obtenu un visa de partenaire et vivait depuis dans la région de Sydney. Selon la police, il était membre d'un club de chasse et détenait un permis de port d'armes depuis une dizaine d'années. D'après les médias australiens, il possédait six permis l'autorisant à porter des armes à longue portée.

Et justement: plusieurs armes à longue portée, dont un fusil de chasse, ont été saisies sur les lieux du crime. Certains médias parlent de quatre armes, d'autres de six. Dimanche soir, la police a perquisitionné une maison à Bonnyrigg, au sud-ouest de Sydney, ainsi qu'un logement Airbnb à Campsie où les deux hommes avaient séjourné. D'autres armes y auraient été découvertes, information qui n'a toutefois pas été confirmée par la police.

Les enquêteurs ont également découvert deux engins explosifs fonctionnels qui ont dû être désamorcés. Les autorités soulignent qu'aucun élément ne laissait penser que Sajid A. représentait une menace immédiate ou qu'il avait planifié l'attaque. Ses voisins le décrivent comme discret et calme.

La nationalité de Sajid A. n'a pas encore été formellement révélée. Lors d'une conférence de presse sur l'état d'avancement de l'enquête, le ministre australien de l'Intérieur, Tony Burke, a été interrogé à plusieurs reprises sur les origines de l'assaillant. Il a expliqué que l'enquête était toujours en cours.

Naveed A., le fils

L'homme de 24 ans a été blessé par balles sur les lieux du drame. Il a été arrêté et se trouve à l'hôpital dans un état critique, mais stable. Il devrait être inculpé. Une vidéo le montre armant son arme et tirant à plusieurs reprises. Selon ABC, plus de 100 coups de feu ont été tirés dans les dernières minutes de l'attaque.

Naveed A. est né en Australie et travaillait dernièrement comme maçon. Un ancien collègue l'a décrit au «Guardian» comme un homme étrange mais travailleur, passionné de chasse. «Personne n'était vraiment proche de lui», a-t-il ajouté.

Le fils était connu des services de sécurité. L'ASIO, le service de renseignement intérieur, l'a surveillé pendant six mois en 2019 en raison de ses contacts, mais il n'était pas considéré comme une menace immédiate. Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a confirmé qu'à cette époque, rien ne laissait présager qu'il pourrait sombrer ainsi dans une telle folie meurtrière. Les médias font état de liens possibles avec l'Etat islamique et d'un groupuscule terroriste. Des drapeaux de l'EI auraient été retrouvés dans la voiture des assaillants. Les enquêtes à ce propos se poursuivent.

Sa mère a déclaré au journal «The Age» que son fils l'avait encore appelée dimanche matin: «Maman, je suis allé nager. On va manger au restaurant, et après on reste à la maison parce qu'il fait très chaud.» Elle a ajouté qu'il était inconcevable que son fils soit capable d'un tel acte. «Tout le monde rêverait d'avoir un fils comme le mien. C'est un bon garçon.»

La communauté musulmane de Sydney a fermement condamné cette attaque et refuse aux assaillants des funérailles religieuses. «Nous ne les considérons pas comme faisant partie de l'islam», a déclaré Jamal Rifi, représentant de la communauté.

Des lois plus strictes sur les armes à feu?

En réponse à cette tuerie, le Premier ministre australien a annoncé son intention de durcir encore la loi sur les armes à feu, pourtant déjà très stricte. Il envisage notamment de limiter le nombre d'armes autorisées et d'instaurer des permis à durée déterminée. «Les gens peuvent se radicaliser», a déclaré Anthony Albanese, ajoutant que les permis ne devraient donc pas être valables de manière indéfinie.

Les lois sur les armes avaient déjà été durcies après le dernier grand massacre en Australie, celui de Port Arthur qui avait fait 35 morts en avril 1996. Malgré cela, Sajid A. et Naveed A. se sont procuré leurs armes légalement.

*Noms modifiés

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