Transfert surprise
La centrale de la police militaire déménage. Les autorités valaisannes tombent des nues

Blick a appris que la centrale d’engagement de la police militaire quittera Sion pour Thoune à partir de la deuxième moitié de 2026. Environ vingt collaborateurs sont concernés. Le Conseil d’Etat valaisan et la ville de Sion affirment ne pas avoir été mis au courant.
Publié: 06:11 heures
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Dernière mise à jour: 08:32 heures
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La centrale d’engagement de la police militaire sera transférée à Thoune (BE) dès le second semestre 2026. Les autorités valaisannes n'ont pas été informées.
Photo: KEYSTONE

C’est une décision qui passe mal. Selon les informations de Blick, la centrale d’engagement de la police militaire – installée à Sion depuis 2017 – sera transférée à Thoune (BE) dès le second semestre 2026. Cette décision, prise par le commandement de la police militaire en collaboration avec la Base logistique de l’armée (BLA), vise à «exploiter des synergies» avec la Centrale d’alarme du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), déjà exploitée à Thoune. En intégrant ses opérations à cette infrastructure existante, l’armée espère gagner en efficacité, tout en évitant des investissements conséquents qui auraient été nécessaires à Sion.

Des collaborateurs dans le flou

Ce déménagement concernerait une vingtaine de collaborateurs, tous des centralistes chargés de répondre 24 heures sur 24 aux appels d’alerte, de coordonner les interventions de la police militaire sur tout le territoire et d’assurer le lien entre les différentes unités engagées. Le reste du commandement de la police militaire devrait, lui, rester basé à Sion. 

Sur le terrain, ce transfert inquiète. Aucune garantie claire n’a été donnée aux personnes concernées concernant leur avenir professionnel et familial. À ce jour, le plan social n’a pas été présenté. «Des solutions seront recherchées avec les collaborateurs», indique le DDPS, qui affirme que ces derniers ont été informés dès la décision prise.

Les autorités valaisannes pas informées

Autre élément qui fâche: le canton du Valais n’aurait pas été informé à l’avance de cette réorganisation contrairement à ce que soutient l'armée. Contacté par Blick, Stéphane Ganzer, le Conseiller d’Etat en charge du Département de la sécurité, des institutions et du sport indique que «le canton du Valais n’a reçu aucune information officielle concernant ce transfert».

Même surprise du côté de la Ville de Sion: son président, Philippe Varone, affirme lui aussi ne pas avoir été mis au parfum. Une opacité qui interroge, alors que ce transfert aura un impact direct sur l’ancrage militaire à Sion. En 2019, la ville de Sion et la police cantonale se félicitaient de l'arrivée de la police militaire profitable à l'économie locale, comme le relatait le quotidien valaisan «Le Nouvelliste».

En coulisses, plusieurs sources indiquent que cette réorganisation porte la marque du brigadier bernois Christian Sieber, entré en fonction à la tête de la police militaire le 1er janvier 2025. Officiellement, c’est le besoin de rationalisation des infrastructures qui motive cette décision. Officieusement, certains y voient un recentrage assumé des activités vers les sites alémaniques au détriment de la Suisse romande.

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