Bœuf Angus grillé, spätzli aux asperges ou salade thaïlandaise. Chaque midi, les employés du réassureur Swiss Re ont le choix entre quatre menus. Le prix? 19 francs, soit deux francs de plus qu'auparavant depuis mai.
La hausse du prix des denrées alimentaires, qui a fortement grimpé ces dernières années, s'est répercutée sur le prix des menus d'environ 1600 employés. «La majorité des collaborateurs se montre compréhensive», soutient Johanna Altenberger, responsable de la restauration chez Swiss Re. En revanche, les prix pour les stagiaires (12 francs) et les apprentis (8 francs) n'ont pas bougé.
En comparaison avec d'autres cantines du milieu du travail, les employés de Swiss Re paient relativement cher pour un menu de midi. Mais out est compris dans les 19 francs, et il est possible de mixer les menus, de se servir aux différents comptoirs ou au buffet de salades. «Plus de 80% de nos collaborateurs profitent de cette offre», explique Johanna Altenberger. Swiss Re mise également sur les produits saisonniers et régionaux. «Le fait que nous cuisinions avec des ingrédients frais et que nous ne nous contentions pas de réchauffer des plats tout prêts, ça plaît», déclare la responsable de la restauration.
En moyenne? Dix francs
Mais combien les employés de notre pays doivent-ils en général débourser pour un menu de midi? Blick a posé la question à différentes entreprises suisses en se basant sur l'offre la moins chère. Résultat: dix francs en moyenne. Les offres vont des menus économiques, en passant par les menus avec viande, végétariens ou végétaliens. Toutes les entreprises interrogées disent subvenir en tout cas une partie des menus de leurs salariés.
L'enquête se penche aussi sur la politique de hausse des prix. Des entreprises comme ABB, la clinique Hirslanden ou Migros ont augmenté leurs prix l'année dernière. «Les prix ont été adaptés en novembre 2024 pour la première fois depuis plus de dix ans. Ils ont augmenté de 20 à 50 centimes par 100 grammes», explique une porte-parole de Hirslanden.
Les prix dans les restaurants du personnel de La Poste, des CFF et de Swisscom sont les mêmes depuis plus de cinq ans. Raiffeisen n'a pas changé les prix depuis 1995. Le géant jaune, Raiffeisen et Swisscom ne prévoient pas pour l'instant d'adapter leurs prix. Les CFF ont toutefois augmenté le coût des boissons au début de 2025: les boissons chaudes comme le café coûtent désormais 20 centimes de plus, les boissons froides 30 centimes.
Les entreprises subventionnent de plus en plus
Comme Swiss Re, le groupe Insel, Coop ou Migros gèrent eux-mêmes leurs restaurants du personnel. Mais de nombreuses entreprises externalisent leur offre de restauration. Deux des plus grands prestataires sont SV-Group et ZFV.
SV-Group a ressenti ces dernières années les effets de l'inflation des denrées alimentaires. «Depuis 2024, la situation s'est heureusement un peu détendue», explique un porte-parole. SV-Group dit adapter les prix des menus de midi tous les cinq à dix ans, à chaque fois en concertation avec le client. «Beaucoup sont prêts à payer une contribution plus élevée pour subventionner davantage les menus de leurs collaborateurs. Cela explique pourquoi les clients ne remarquent parfois même pas les augmentations de prix.»
L'éventail des prix des menus dans les 300 cantines que gère SV-Group est large. Cela va des «repas gratuits» à des menus à 25 francs. Comme le renchérissement, les prix des menus ont augmenté de 7 à 8% au cours des dernières années. ZFV gère de son côté environ 200 établissements en Suisse: «En 2024, nous avons augmenté les prix sur quelques sites isolés. C'était toutefois ciblé et ne concernait que certaines catégories de produits», indique l'exploitant. Le montant a été fixé en accord avec le client.