Les Chambres fédérales ne sont pas les seules à bouder le suisse allemand. La compagnie aérienne Helvetic Airways aurait ainsi demandé à ses employés alémaniques de cesser de parler leur dialecte entre eux, écrit «20 minutes».
«Par courtoisie envers les autres membres de l’équipage qui ont des difficultés avec le suisse allemand, abstenez-vous de ne parler que le suisse allemand pendant les heures de services», peut-on lire dans un bulletin interne de la compagnie aérienne, que le média s'est procuré.
L'injonction passerait mal auprès desdits employés alémaniques. «Je trouve une telle règle complètement absurde, simplement parce que certains membres de l’équipage ne sont pas Suisses», déclare par exemple une collaboratrice.
L'un de ses collègues mâche encore moins ses mots: «Tout le monde s’en fout. Nous sommes une compagnie aérienne suisse, je ne vois pas pourquoi nous ne devrions pas parler notre langue.» Un autre craint à son tour que «nos valeurs soient ainsi perdues — nous avons une croix suisse sur l’aileron arrière. Une telle réglementation est insensée.»
Les autres ne captent rien
Le porte-parole d’Helvetic Airways, Simon Benz, précise que ce n'est pas tellement le suisse allemand qui est problématique en soi. Mais plutôt le potentiel manque d'égards des employés alémaniques envers ceux qui ne parlent pas le dialecte.
Le communiquant en chef déclare que ces derniers «doivent d’abord s’habituer au suisse allemand. Cela vaut aussi pour les personnes originaires du Tessin ou de Suisse romande.»
D'autant plus que, depuis un an, des personnes qui bénéficient du statut de protection S, et qui parlent l'allemand, ont pu intégrer la compagnie. Mais, le suisse allemand, c'est une autre paire de manches. Simon Benz souligne par ailleurs que la langue de l'aviation reste avant tout l'anglais.
En bref, il ne s'agit pas d'interdire aux employés de parler leur dialecte. Tant qu'ils et elles ne parlent «pas seulement» le suisse allemand...