En 2022, la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (CICAD) a recensé 562 actes antisémites en Suisse romande. Un chiffre qui fait dire à la CICAD, dans un rapport publié mardi, que l'antisémitisme «persiste et continue de croître».
La CICAD précise que son contrôle s'est élargi l'an dernier à d'autres sources, d'où la hausse des actes antisémites qui a été constatée. Son attention s'est notamment portée sur des plateformes que l'organisation n'avait pas l'habitude de surveiller comme le service de messagerie Telegram ou le réseau social VKontakte.
«Toutefois, si nos statistiques ne se concentraient que sur les mêmes sources que l'année précédente, la CICAD comptabiliserait 283 actes», en 2022, contre 165 l'année précédente, relève la coordination dans un communiqué. La hausse enregistrée s'élève ainsi à environ 70%.
La haine sur les réseaux
Des actes antisémites ont découlé de l'actualité internationale, que ce soit l'invasion russe de l'Ukraine ou le conflit israélo-palestinien. L'actualité locale a aussi parfois entraîné des commentaires antisémites sur les réseaux, comme la vidéo du média Tataki visant à déconstruire les préjugés sur la communauté juive.
Enfin, en matière de négationnisme, un Genevois a comptabilisé à lui seul 260 actes préoccupants. Jusqu'à ce que la justice se saisisse de son cas, cet homme avait trouvé le temps, de janvier à juillet de l'année passée, de publier presque chaque jour des propos négationnistes et antisémites sur son site web.
Par rapport à 2021, les actes sérieux d'antisémitisme sont aussi en hausse (23 contre 7), avec un accroissement des cas de vandalisme et de courriels antisémites, souligne la CICAD. La coordination a notamment relevé trois insultes antisémites envers des personnes juives à Genève et à Neuchâtel.
(ATS)
