La cinquième ronde de négociations sur la convention nationale du secteur de la construction n'a pas permis de trouver un compromis. Flexibilité du travail, déplacements ou encore salaires: syndicats et employeurs sont en désaccord sur plusieurs points.
Si aucun accord n'est trouvé avant la fin de l'année, la construction risque d'entrer dans une situation de vide conventionnel, écrivent mardi les syndicats Unia et Syna dans un communiqué commun. Ce serait une première depuis dix ans. En effet, la convention collective, qui concerne 80'000 employés en Suisse, expire fin 2025 et doit être renégociée.
Les syndicats pointent notamment des journées de travail «interminables» et «physiquement pénibles», impactant la vie privée des employés. Ils exigent que ce problème soit résolu dans la nouvelle CCT.
«Horaire lissé»
La Société suisse des employeurs (SSE) évoque dans un communiqué «un horaire lissé de 8,1 heures par jour». En cas de conditions météorologiques extrêmes comme des fortes chaleurs, il doit être possible d'interrompre le travail plus tôt et de répartir ces heures sur le samedi matin.
Outre des journées de travail ne dépassant pas huit heures, les syndicats demandent une pause du matin payée, une augmentation de salaire et la compensation assurée du renchérissement et le paiement intégral des temps de déplacement jusqu'aux chantiers. Sur ce point, les employeurs souhaitent trouver «une solution simple et peu contraignante sur le plan administratif» pour les entreprises. Ils évoquent l'exemple d'un barème forfaitaire pour les chantiers situés dans une zone correspondant au marché local.
Selon le communiqué des syndicats, la direction de la SSE demande des baisses de salaire pouvant atteindre 25% pour les jeunes travailleurs nouvellement diplômés, pendant les cinq années qui suivent la fin de l'apprentissage. La SSE n'en fait pas mention dans son communiqué, mais réaffirme «sa volonté de maintenir les bonnes conditions de travail déjà garanties». «Afin de récompenser les performances individuelles, une plus grande souplesse s'impose toutefois dans la valorisation des salaires effectifs.»
Nouvelles grèves
Après la grève de la semaine dernière au Tessin et celle annoncée pour vendredi dans le canton de Berne, les syndicats prévoient d'autres journées de protestation, notamment les 3 et 4 novembre dans toute la Suisse romande.
La SSE déplore ces mouvements qui, selon elle, «sont autant d'atteintes à la convention nationale en vigueur et à la paix du travail absolue. Ces actions ne font par ailleurs que ralentir les négociations.» Elle prend acte des grèves prévues et explique que l'établissement d'une nouvelle convention «offrant des conditions de travail modernes et pragmatiques constitue une priorité pour ses membres.»