«La colère est immense»
Maçons vaudois, fribourgeois et genevois annoncent une grève

À Lausanne, 900 maçons vaudois ont voté pour une grève les 3 et 4 novembre, rejoignant leurs collègues fribourgeois et genevois. Ils protestent contre les propositions de la Société suisse des entrepreneurs, jugées inacceptables.
Publié: 17:11 heures
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Les ouvriers dénoncent les blocages des négociations pour le renouvellement de la convention nationale.
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

Après leurs collègues fribourgeois et genevois, 900 maçons ont voté en faveur d'une grève de deux jours les 3 et 4 novembre. Ils dénoncent le «blocage» des négociations pour le renouvellement de la convention nationale (CN) du secteur principal de la construction.

Réunis à Lausanne vendredi soir, les maçons vaudois ont critiqué la volonté de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) de «totalement démanteler leurs conditions de travail», a indiqué samedi le syndicat Unia dans un communiqué.

Les maçons jugent «inacceptables» les propositions de la délégation patronale, qui incluraient par exemple la semaine de travail de 50 heures, sans possibilité de calculer le temps des déplacements sur un chantier, la flexibilisation de 400 heures du temps de travail, ou le travail généralisé du samedi sans supplément.

Manque de personnel

«Avec ses propositions, la SSE marche sur la tête et va aggraver la situation de pénurie de main-d'oeuvre, dénonce Pietro Carobbio, responsable de la construction chez Unia Vaud. Le secteur de la construction est en effet confronté à un profond manque de personnel.

Par leur mobilisation, les maçons vaudois demandent à l'inverse des journées de travail moins longues, la fin du temps de déplacement non payé, une pause payée et une augmentation de salaire décente pour tous.

A Fribourg aussi

Avant les maçons vaudois, ce sont leurs collègues fribourgeois qui ont voté à l'unanimité une grève pour les 3 et 4 novembre. «Trop, c'est trop», ont-ils estimé lors d'une réunion en assemblée générale intersyndicale tenue le 27 septembre, avaient alors indiqué les syndicats Syna et Unia.

«Les maçons ont été scandalisés en découvrant les propositions de la SSE. Même des patrons trouvent ces revendications absurdes», a fait savoir Yannick Ferrari, membre de la direction régionale d’Unia Fribourg.

«La colère est immense»

«La colère est immense face à l’arrogance et à l’entêtement de la SSE, précise les syndicats dans leur communiqué. La dernière date de négociation est planifiée le 28 octobre. Passé cette date, si aucun accord n’est trouvé, un vide conventionnel de la CN et de la CCT fribourgeoise est à prévoir dès le 1er janvier 2026.

Les maçons genevois ont eux aussi voté la grève pour les 3 et 4 novembre. La décision a été prise fin septembre déjà: 94% des travailleurs qui se sont exprimés ont voté pour. «Les maçons ont démontré une détermination sans faille à combattre les attaques patronales sans précédent à l’encontre de leurs conditions de travail», ont écrit cette semaine les syndicats SIT et Unia Genève.

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