Les étudiants suisses se mobilisent contre le projet de doublement des frais d'inscription et aux autres mesures d'économie dans l'enseignement supérieur. Mercredi, ils ont remis à la Chancellerie fédérale à Berne une pétition munie de plus de 37'000 signatures. L'augmentation des frais d'inscription fait partie du paquet de mesures d'allègement budgétaire 2027 du Conseil fédéral. Cette mesure affaiblirait considérablement l'égalité des chances et la place de la Suisse en tant que pôle éducatif, écrit l'Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES) dans un communiqué.
«Ceux qui économisent aujourd'hui sur l'éducation risquent demain une pénurie de main-d'œuvre qualifiée, une mobilité sociale réduite et un affaiblissement de la Suisse en tant que pôle d'innovation», enchaine l'UNES, l'organisatrice de la manifestation. Plus de 37'000 personnes ont signé la pétition à l'attention du Conseil fédéral, a confirmé Julia Bogdan, coprésidente de l'UNES, à Keystone-ATS.
Les mesures d'austérité prévues comprennent notamment des coupes dans le budget du Fonds national. De quoi entrainer le non-financement de 500 à 700 projets de recherche et la suppression d'environ 1500 à 2000 emplois entre 2026 et 2028, critique le Syndicat des services publics (SSP).
Plus de 2000 étudiants
La remise du texte s'inscrivait dans le cadre d'une journée d'action nationale contre les plans d'austérité. Une manifestation nationale a eu lieu mercredi après-midi sur la Place fédérale, à l'appel de l'UNES. Plus de 2000 étudiants de Suisse romande et alémanique ont pris part à la manifestation. «La formation ne doit pas être un luxe», pouvait-on lire sur l'une des nombreuses banderoles. «Notre avenir est trop cher pour le Conseil fédéral», a critiqué l'une des oratrices sous les huées, a rapporté un correspondant de Keystone-ATS.
L'UNES est l'organisation faîtière nationale des associations d'étudiants en Suisse. Elle représente, selon elle, les intérêts de plus de 140'000 personnes. Diverses actions, bénéficiant d'un appui syndical et associant étudiants et chercheurs, ont aussi eu lieu à Zurich, Bâle, Lucerne, Lausanne, Genève et Neuchâtel.
Lausanne et Genève mobilisées
A Genève, près de 400 personnes, en majorité des étudiants, se sont rassemblées sur l'esplanade d'UniMail, à l'appel des syndicats. Le projet du Conseil fédéral se traduirait par des coupes budgétaires de 22,5 millions de francs pour l'Université de Genève, ce qui correspond à 20% des projets de recherche et à 40 postes de professeurs.
La baisse du financement des hautes écoles sera compensée par une hausse des taxes d'étude, ce qui est déjà le cas à la HES-SO Genève où une semaine de grève a lieu jusqu'à vendredi dans les différentes écoles. Cette augmentation s'élève à 400 francs pour les étudiants suisses et 1100 francs pour les étudiants étrangers. Une mesure qui précarise d'autant plus les étudiants et affecte leur santé mentale, ont dénoncé les oratrices.
Dans la capitale vaudoise, environ 150 personnes, selon Keystone-ATS, ont manifesté sur le campus de l'UNIL vers midi leur opposition aux coupes budgétaires fédérales mais également de l'Etat de Vaud. Le budget 2026 présenté il y a une semaine par le gouvernement cantonal prévoit des économies de l'ordre de 20 millions pour l'UNIL, soit environ 7% de son budget. Etudiants, chercheurs ou membres des équipes administratives s'étaient réunis devant le bâtiment de l'Amphimax, dans le calme et écoutant quelques discours, au côté d'une grande banderole: «Pas de coupes budgétaires / Pas d'argent pour la guerre / Etudiants vénèr».
Aussi à Zurich
Etudiants et chercheurs se sont aussi rassemblés à Zurich pour manifester à la mi-journée dans les rues du centre-ville. Ils étaient près de 700 personnes à battre le pavé à Zurich, a indiqué le syndicat SSP à Keystone-ATS.