Faudra-t-il parler de la dangerosité et l'impulsivité des hommes au volant, plutôt que d'une intention criminelle? Ce lundi 8 septembre, le conducteur de la voiture-bélier – qui a transpercé la foule au volant ce samedi, mettant en danger de nombreux manifestants – a été libéré à l'issue de presque deux jours d'«arrestation provisoire», dévoile «24 heures».
Nos confrères ont pu interroger l'homme, devant son domicile, une fois sorti de sa garde-à-vue. Il dit n'avoir «rien voulu» de cette «catastrophe», surtout pas «faire de mal». «J'étais pressé et je pensais qu’un passage en voiture était possible à travers la foule», raconte-t-il à «24 heures».
Il explique aussi n'avoir pas su qu'il se trouvait face à des manifestants propalestiniens. Il a, selon ses dires, agi «sous le coup de l'émotion», énervé de voir la route bloquée par ceux qu'il pensait être des militants écologistes.
Quelle suite à cette affaire?
Ce Lausannois de 56 ans a donc été auditionné par la police, puis par le Ministère public, avant d'être relâché. Ce qui indique que l'autorité juridique n'entrevoit pas de risque de fuite, de collusion ou de récidive. Cela ne veut pas dire qu'il ne sera pas poursuivi, vraisemblablement pour «mise en danger de la vie d'autrui» et ses infractions à la Loi sur la circulation routière, selon un avocat interrogé par Blick sur les suites pénales possibles. «Son état de santé pourrait avoir joué un rôle dans son comportement», ajoute le communiqué du Ministère public, sans plus de précision.
Plusieurs manifestants, parmi lesquels le passage de la voiture a fait deux blessés légers, envisagent une plainte pénale. Sur le plan politique, le Parti ouvrier populaire (POP) et Ensemble à Gauche (EàG) ont communiqué sur la question et comptent interpeller les autorités, notamment ce mardi au Grand conseil vaudois.