Quels changements apporterait l’UDC si elle accédait au gouvernement vaudois? Jean-François Thuillard, candidat à l’élection complémentaire au Conseil d’Etat le 8 mars prochain, s’inquiète pour son canton.
L’actuel syndic de Froideville et député au Grand Conseil nous a parlé de ses priorités et des obstacles qui attendent l’UDC pour cette tentative de briguer le siège laissé vacant par la Socialiste Rebecca Ruiz. La partie est loin d'être gagnée. Le candidat UDC compte sur l’Alliance vaudoise (PLR, Centre, UDC) pour le soutenir. Si le soutien du PLR semble acquis, il est invité mardi 16 décembre à l’assemblée générale du Centre Vaud, et saura dans quelle mesure ce parti pivot joue le jeu. Entretien.
Jean-François Thuillard, de quoi a besoin le Conseil d'Etat vaudois aujourd'hui?
Dans l’intérêt des Vaudois et du canton de Vaud, il faut qu’on retrouve de la stabilité au Conseil d’Etat afin de ramener un peu de confiance à la population. Je siège dans un exécutif communal depuis 25 ans et je suis bien conscient que si la critique est facile, l’art est difficile. Quand vous travaillez dans un collège, il peut y avoir des désaccords, mais il faut qu’il y ait une confiance réciproque entre les personnes qui travaillent autour de la table. Or le climat est très tendu, et les manifestations des fonctionnaires m’ont secoué.
Vraiment? Que vous est-il arrivé?
Il y a une semaine, j’ai été agressé verbalement. On m’a crié dans les oreilles «du fric! du fric!», comme si l’argent tombait du ciel. Cela secoue un peu. Je suis agriculteur, je sais qu’il faut semer et attendre avant de récolter. C’était une violence verbale que j’ai rarement connue. Ce n’est pas mon canton ça, je ne le reconnais pas.
La sécurité sera donc le thème clé de votre campagne?
Oui, la sécurité est un des points forts de notre campagne. Je ne trouve pas normal quand mes enfants n’ont plus envie d’aller de nuit à Lausanne. Nous souhaitons voir un durcissement contre la délinquance et ses nombreuses dérives. Là aussi, ce n’est pas mon canton, ce n’est pas le canton de Vaud que j’ai connu. Il y a 40 ans, on ne parlait pas de tout cela. Il y a une évolution inquiétante, un changement sociétal, un changement culturel dû à des méthodes importées des cités françaises. Tous ces éléments mis ensemble font qu’il y a une insécurité qu’il faut traiter.
Un élu UDC peut-il changer les choses au sein d’un exécutif de sept membres?
Si j’intégrais le Conseil d’Etat, je serais dans un collège. En politique, vous lâchez sur un sujet, vous reprenez la main sur d’autres et vous convainquez vos collègues que cela peut fonctionner. Voilà comment je fonctionne.
Le Centre vous soutiendra-t-il?
Je suis invité mardi 16 décembre à l’assemblée générale du Centre Vaud. Ils veulent faire connaissance avec le candidat. Il est possible que le ras-le-bol des commerçants face au deal de rue à Lausanne puisse profiter à l’UDC. L’UDC, c’est le parti des gens qui se lèvent tôt, bossent dur et font fonctionner les œuvres sociales de notre Canton. Nous sommes conscients par ailleurs que les 20% des contribuables paient 70% des impôts, il faut donc en prendre soin.
Le 8 mars, craignez-vous que les votes de la Ville vous relèguent loin derrière, comme vos prédécesseurs UDC, ou pensez-vous faire un peu mieux?
Notre potentiel, à l’UDC, réside dans l’augmentation des voix en Ville de Lausanne. Je trouve qu’il y a un engouement derrière ma candidature que je n’ai pas ressenti dans cette proportion lors des dernières candidatures UDC: je sens un appui solide du PLR et je m’entends très bien avec toute la députation PLR au Grand Conseil, notamment depuis ma présidence du Grand Conseil.
Comment pensez-vous séduire les électeurs lausannois?
Je vais rester le candidat Thuillard que les gens connaissent, avec ses idées, sa façon de voir les choses. Vais-je attirer les électeurs de Lausanne? C’est le grand défi que je dois relever et c’est avec beaucoup d’enthousiasme que je vais aller à la rencontre de ces électeurs urbains.