«Toute violence doit être bannie»
Des députés vaudois se font malmener, le Grand Conseil fulmine

Le Grand Conseil vaudois condamne les actes de violence survenus lors d'une manifestation de la fonction publique. Des députés ont été insultés et molestés à leur sortie mardi soir, suscitant l'indignation des élus et du gouvernement.
Christelle Luisier, conseillère d'Etat vaudoise, le 10 avril 2025 à Lausanne.
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

Pris à partie mardi soir à leur sortie du Grand Conseil lors d'une manifestation de la fonction publique, les députés vaudois ont condamné ces événements. La présidente du gouvernement, Christelle Luisier, s'est aussi dite «atterrée».

Mercredi matin en ouverture de séance, le président du Grand Conseil Stéphane Montangero a souligné «la gravité» de ces événements. Il a rappelé que lors de ce rassemblement, qui a réuni environ 1500 personnes, les députés ont été «insultés, entravés voire molestés.»

S'exprimant au nom du bureau du Grand Conseil, il a affirmé que ces actes «nuisent à l'image des manifestants et des syndicats». Le droit de manifester n'est pas remis en cause, mais «toute violence doit être bannie», a-t-il ajouté, appelant à «la désescalade».

Dans la foulée, plusieurs députés ont aussi déploré des actes, tantôt qualifiés «d'intolérables», «inquiétants», «inacceptables», «haineux» ou encore «indignes». La PLR Florence Bettschart Narbel, auteure d'une résolution pour condamner ces actes, a souligné qu'il était «inacceptable» que des élus du peuple subissent «des actes d'intimidation, de pression et de violence.»

Appel au dialogue

A gauche, les députés ont aussi condamné ces actes, précisant qu'ils venaient de «quelques personnes isolées». Mais ils ont aussi estimé que le Conseil d'Etat avait sa part de responsabilité en refusant de négocier avec les syndicats.

La présidente du Conseil d'Etat, Christelle Luisier, a démenti cette affirmation en relevant que, selon elle, c'était les syndicats qui avaient «refusé toute entrée en matière.» Sur les événements de mardi soir, la ministre a reconnu être «attérée». Une députée a été «menacée de se faire planter», a-t-elle notamment raconté. Elle a appelé au «respect du dialogue et du processus démocratique.»

«Pas le but recherché»

Dans un communiqué, les syndicats SSP, FSF et Sud ont aussi réagi et reconnu «quelques bousculades». Cela n'était «en aucun cas le but recherché» par les organisateurs de ce rassemblement», ont-ils affirmé. «Notre unique but était et reste l'ouverture de négociations et d'un dialogue.»

Le nouveau rassemblement, prévu mercredi soir, sera organisé «de manière à éviter que de tels événements se reproduisent», ajoutent les syndicats. Pour mémoire, ces tensions interviennent alors que le Grand Conseil démarre ses débats sur le projet de budget 2026. Un budget déficitaire de 331 millions de francs qui intègre 305 millions d'économies et qui suscite des critiques tous azimuts.

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