Des députés sifflés et hués
Plus de 1500 manifestants scandent leur colère devant le Parlement vaudois

La mobilisation contre les coupes budgétaires dans le canton de Vaud se poursuit. Plus de 1500 personnes ont manifesté mardi devant le Grand Conseil à Lausanne, alors que les députés débattent du budget 2026. Une nouvelle manifestation est prévue mercredi.
A leur sortie, plusieurs députés vaudois se sont fait copieusement siffler et huer, parfois même sans distinction de partis. Certains ont même eu de la peine à fendre la foule pour quitter les lieux, accompagnés par des policiers.
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT
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ATS Agence télégraphique suisse

La mobilisation de la fonction publique vaudoise se poursuit pour la troisième semaine consécutive. Une manifestation a eu symboliquement lieu mardi en fin d'après-midi devant le Grand Conseil, où les députés ont entamé les débats sur le budget 2026 et ses économies.

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«Contre l'austérité, on ne lâche rien!» étaient les mots d'ordre de cette mobilisation protestant contre les coupes budgétaires de l'Etat. Le gouvernement vaudois a présenté le 24 septembre son projet de budget 2026, qui prévoit un déficit de 331 millions de francs et 305 millions de mesures d'économies. Ces dernières comprennent notamment 165 millions de coupes dans les subventions.

Plus de 1500 personnes étaient rassemblées devant l'entrée du Parlement vaudois, dans la rue Cité-Devant et aussi sur la place du Château, selon un décompte de Keystone-ATS. La manifestation visait symboliquement à «encercler» le Grand Conseil.

Des députés sifflés et hués

«Grève, grève, grève et mobilisation, c'est ça, c'est ça, c'est ça la solution», «De l'argent, il y en a, dans les caisses de l'Etat» et/ou «du patronat», «Du fric, du fric, du fric, pour les services publics», ont scandé et chanté les manifestants, tenant de nombreuses banderoles et pancartes, du type «KDO aux riches, KO les services publics» ou «Conseil d'Etat, stop aux dégâts».

A leur sortie, plusieurs députés se sont fait copieusement siffler et huer, parfois même sans distinction de partis. Certains ont même eu de la peine à fendre la foule pour quitter les lieux, accompagnés par des policiers, d'autres sont passés par d'autres portes de sortie du bâtiment. Quelques élus de gauche se sont arrêtés pour discuter et échanger avec des manifestants ou sont simplement restés un instant sur le parvis du Parlement face aux manifestants.

Les trois syndicats de la fonction publique SSP, FSF et Sud fustigent toujours le gouvernement, «sa politique de (non-)communication» et «sa volonté de ne pas négocier». Dans un communiqué diffusé mardi, ils reprochent aussi désormais au Conseil d'Etat de «tenter de faire porter toute la responsabilité de ses choix politiques au Grand Conseil».

Vers une «grève totale» jeudi

Il s'agit de la cinquième journée de mobilisation des services publics et parapublics depuis cet automne, et de la troisième semaine consécutive. Une première manifestation contre les coupes budgétaires avait réuni près de 12'000 personnes le 2 octobre.

Il y a deux semaines, une partie du secteur public s'était déjà mis en grève, alors que le cortège du soir avait réuni plusieurs milliers de personnes. Les syndicats estimaient le nombre de manifestants à 25'000 et la police à 16'000. La semaine passée, le décompte était respectivement monté à 28'000 et 20'000 manifestants, selon les mêmes sources.

Une nouvelle manifestation est prévue devant le Grand Conseil mercredi, où les débats sur le budget se poursuivent. Une «grève totale» est, elle, annoncée pour jeudi.

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