Traite des êtres humains en Valais
28 victimes identifiées, deux tiers des cas liés à des infractions à caractère sexuel

L'Association valaisanne de soutien aux victimes de traite des êtres humains (AVIT) a identifié et accompagné 28 victimes en 18 mois. Ce chiffre dépasse le total des cas entre 2013 et 2022, démontrant l'efficacité du nouveau dispositif mis en place.
Publié: 11:25 heures
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Dernière mise à jour: 11:58 heures
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Mathias Reynard (conseiller d’Etat), Nadja Lonfat (travailleuse sociale à l’AVIT) et David Dandrès (directeur de l’AVIT) ont tiré un premier bilan réjouissant de l’action en cours qui sera pérennisée.
Photo: CYRIL ZINGARO
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ATS Agence télégraphique suisse

Après 18 mois d'activité, l’Association valaisanne de soutien aux victimes et témoins de traite des êtres humains (AVIT) a tiré, lundi, un premier bilan. Grâce au dispositif mis en place, 28 victimes ont été identifiées et accompagnées, soit plus qu'entre 2013 et 2022.

«Les cas de traite d'êtres humains ont également lieu en Valais et notre responsabilité collective n’est pas de tourner le regard», a souligné, lundi en conférence de presse, Mathias Reynard, conseiller d’Etat en charge du Département de la santé, des affaires sociales et de la culture.

Depuis 18 mois, l’AVIT a été consultée par ou pour environ 50 personnes. Treize victimes ont été identifiées et accompagnées en 2024. Elles sont déjà au nombre de 15 sur les neuf premiers mois de 2025. Au total, il s’agit de 20 femmes et de 8 hommes. Les 64% des cas sont liées à des infractions à caractère sexuel. La majorité concerne des ressortissantes africaines. Entre 2013 et 2022, le nombre de cas s’était situé entre un et trois, annuellement.

Procédures pénales en cours

En Valais, comme dans le canton de Vaud, les victimes bénéficient d’un délai de rétablissement de 90 jours. Celui-ci leur permet de réfléchir à déposer ou non une plainte pénale. Ce délai est au minimum de 30 jours dans notre pays. Actuellement, trois procédures pénales sont en cours en Valais. Les auteurs potentiels d'une infraction pour traite des êtres humains sont poursuivis d'office, si la police est au courant de l'affaire.

Grâce à la formation de près de 250 professionnels, l’action de l’AVIT permet de sortir de l’invisibilité des personnes exploitées et de leur offrir un soutien adapté.

Formation à grande échelle

Ces personnes ont été formées à détecter les signaux et à orienter les victimes. Ces formations ont notamment été données auprès de la Police cantonale et du personnel travaillant dans l’aide aux victimes. Elles ont également été dispensées auprès des autorités migratoires, des délégués à l’intégration, des intervenants en protection du marché du travail, du personnel de santé et auprès des intervenants soutenant les travailleurs.

Ce dispositif d'accompagnement offre aux personnes exploitées de recevoir un appui global, tant sur les plans psychologique, médical, juridique, administratif que matériel.

Une tolérance zéro

Le Valais est le cinquième canton à s’impliquer dans la lutte contre la traite des êtres humains après ceux de Genève, du Tessin, de Vaud et de Zurich. Le Conseil d’Etat valaisan a récemment décidé de pérenniser le financement de l’AVIT - à la base un projet pilote -, en lui allouant un budget annuel qui sera de 280'000 francs pour 2026. L’AVIT bénéficie de 1,8 EPT.

«La traite des êtres humains, sous toutes ses formes, est une atteinte inacceptable à la dignité. Le canton du Valais appliquera une tolérance zéro pour lutter contre ce fléau de la société», a conclu Mathias Reynard, l'actuel chef du gouvernement cantonal.

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