Depuis plus de mille ans, le document numéro un de Genève gît au fond d’un coffre des archives d’Etat. Son histoire intrigue toujours autant les chercheurs et conserve sa part de mystères.
Il serait le plus ancien parchemin du canton… enfin, c’est ce que l’on croyait! Car il pourrait bien s’agir d’un faux rédigé bien après la date qui lui est attribuée, annonce la RTS ce mercredi 29 octobre.
Des anomalies temporelles
Dans ce vieux papier est racontée en latin l’histoire d’Eldegarde, une comtesse genevoise du Xe siècle. Elle annonce léguer ses terres et ses biens au prieuré de Satigny – une commune en campagne genevoise – en échange de messes pour le repos de son âme et de celle de son époux.
Bien que ce manuscrit soit une pièce précieuse pour l’histoire locale, car il mentionne pour la première fois l'existence des vignes genevoises, des doutes subsistent quant à son authenticité. Dans l’émission Couleurs locales de la RTS, le directeur des archives de l’Etat, Pierre Flückiger, cite notamment des incohérences temporelles qui ont éveillé la méfiance des experts.
En plus de cette anomalie, des termes et des lieux indiqués dans le document ne correspondent pas à l’époque supposée de sa rédaction. L'hypothèse? Ce document pourrait être un faux, conçu pour servir des intérêts politiques ou religieux afin de justifier une expropriation au temps des conflits entre le comte et l'évêque de Genève, précise le directeur des archives.
Pour l’heure, difficile d’avoir le fin mot de l’histoire. Les experts parlent d’un «faisceau d’indices» laissant penser à une falsification, mais aucune preuve définitive n’a encore été apportée.