Prix «plus suffisant» pour les agriculteurs
Migros appelée à réintroduire le lait équitable dans son assortiment

L'Association de soutien au lait équitable (ASLE) lance un appel à Migros pour réintégrer du lait équitable dans son offre. L'ASLE dénonce des prix trop bas pour les agriculteurs suisses, menaçant la survie des exploitations laitières et la sécurité alimentaire du pays.
Publié: 12:09 heures
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Certains militent pour le retour chez Migros d'un «lait équitable» sur lequel un franc par litre est reversé aux producteurs.
Photo: Keystone
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Léo MichoudJournaliste Blick

Dans les étals de Migros, un produit manque à l'appel: un lait suisse sur lequel les producteurs reçoivent au-moins un franc par litre. Ce lundi 17 novembre, depuis la gare de Berne, l'Association de soutien au lait équitable (ASLE) lance en grande pompe un appel au géant orange à réintégrer du lait équitable à son offre.

«Le prix du lait que reçoivent les agriculteurs suisses n'est plus suffisant depuis des années, communique l'ASLE. Il est si bas qu'il ne permet même pas de couvrir les coûts de production.» Aujourd'hui, l'interprofession du lait (IP Lait) fixe le prix du litre d'or blanc à 79 centimes.

Mais avec une production de lait excédentaire, certains agriculteurs sont contraints de le vendre à un prix nettement plus bas, parfois moins de 30 centimes par litre. «Les détaillants tels que Migros, qui fixent les prix d'achat, jouent ici un rôle décisif», avancent les défenseurs du lait équitable. Ils soulignent que Migros avait pourtant du lait équitable dans son assortiment en 2021, avant de le retirer de la vente.

Hécatombe de producteurs laitiers

L'association accuse Migros de favoriser la disparition des exploitations laitières en exerçant une forte pression sur l'industrie laitière. «Pour les petites et moyennes exploitations, la production laitière devient une activité de plus en plus déficitaire», assure Benoit Gaillard (PS/VD), conseiller national et président de l'ASLE. Pour lui, seul un prix d'au-moins 98 centimes par litre suffirait à combler ce déficit.

En vingt ans, la moitié des fermes laitières a disparu, tandis que la taille moyenne des surfaces d'exploitation a augmenté. Une situation qui déplait à l'UDC vaudois Jacques Nicolet, agriculteur de profession. «Si cela continue, nous ne pourrons plus approvisionner la population en lait suisse, il en va de notre sécurité alimentaire», déclare le conseiller national.

Local et à tel prix: le choix du consommateur

Auteur de plusieurs motions sur le prix du lait, l'UDC vaudois se trouvait aux côtés du socialiste lausannois lors de la conférence de presse. Jacques Nicolet pointe un risque de dépendance aux importations de lait et de se «retrouver à la merci de la politique douanière et commerciale internationale».

La clientèle achetant son lait au quotidien est appelée à se mobiliser en signant l'appel public. La Fédération romande des consommateurs (FRC) demande à Migros de proposer une alternative équitable – et donc plus chère – dans ses rayons. Au consommateur, ensuite, de choisir le lait et le prix qui lui convient.

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