La Ville de Neuchâtel a déposé une plainte pénale après le vol d’une sculpture représentant David de Pury, dont la tête, fixée dans un socle en béton, a été arrachée il y a une semaine. Le montant des dégâts n’a pas été communiqué. Une enquête est en cours.
La sculpture n'est pas assurée, «comme c’est le cas pour toute œuvre dans l’espace public. Les assurances n’acceptent pas de les prendre en charge car les risques de déprédations, de vol ou de dégâts météorologiques sont trop élevés», a déclaré mercredi à Keystone-ATS la chargée de communication de la Ville de Neuchâtel Sophie Schneider.
Séries de vandalismes
«On attend les suites de l’enquête afin de décider des prochaines étapes», a ajouté la chargée de communication. L'oeuvre d'art s'inscrivait dans le cadre du travail de mémoire sur le passé colonial de la ville. La statue de bronze de David de Pury, un négociant qui avait fait en partie fortune avec l'esclavage, était décriée et avait d'ailleurs été aspergée de peinture rouge en juillet 2020.
En bronze sur un socle de béton, la sculpture de l’artiste genevois Mathias Pfund, installée en 2022, faisait apparaître David de Pury à l’envers, tête fichée dans son socle, à la manière du renversement accidentel de la statue du scientifique neuchâtelois Louis Agassiz, à l'Université de Californie après un séisme au début du XXe siècle.
La Ville a subi aussi une série de tags début août. Dix bâtiments ou édifices lui appartenant, dont la Collégiale, le Collège latin ou le Musée d'ethnographie ont été touchés. Elle a déposé une autre plainte pénale en lien avec les tags, comme neuf autres propriétaires privés du littoral neuchâtelois.
«Le nettoyage des tags a été estimé à plusieurs dizaines milliers de francs pour la Ville de Neuchâtel, a ajouté Sophie Schneider. La plupart des tags ont déjà été nettoyés. Les travaux sont plus délicats et prendront plus de temps en ce qui concerne le Musée d’ethnographie (une semaine) et la Collégiale (deux à trois semaines)».