Manif' pro-Gaza à Genève
Amnesty demande une «enquête indépendante» sur l'intervention policière

Après la grosse manifestation de soutien à la flottille pour Gaza à Genève, Amnesty International critique l'intervention policière. L'usage de gaz lacrymogène et de moyens de répression ne passe pas. L'ONG exige une enquête et le respect du droit de manifester.
Publié: 15:49 heures
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Dernière mise à jour: il y a 39 minutes
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L'ONG dédiée aux droits humains demande une «enquête immédiate, indépendante et impartiale» sur l'intervention policière à Genève.
Photo: keystone-sda.ch
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Léo MichoudJournaliste Blick

L'organe suisse d'Amnesty International s’inquiète, après le mouvement de soutien à la flottille pour Gaza, ce jeudi soir 2 octobre au centre-ville de Genève. La raison? L'usage «de plusieurs armes à létalité réduite (gaz lacrymogène, matraques, canons à eau, flashballs) lors de la manifestation pacifique spontanée».

Comme à Lausanne il y a deux semaines, l'ONG dédiée aux droits humains demande une «enquête immédiate, indépendante et impartiale» sur l'intervention policière. Amnesty appelle aussi les autorités «à garantir le droit de manifester».

«Les multiples témoignages recueillis par Amnesty International, y compris concernant des enfants et des personnes âgées touchés par ce gaz, sont très préoccupants», s'inquiète Anita Goh responsable de la question du droit de manifester pour l'ONG.

Cinq policiers blessés

Paru ce vendredi, le communiqué s'étonne du timing des décisions. Mercredi, le Conseil administratif a fait part de son inquiétude quant au sort des participants à la flottille – parmi lesquels l'ex-maire de Genève Rémy Pagani. Et jeudi, «du gaz lacrymogène se propageait dans le centre-ville pendant une manifestation spontanée pacifique en faveur de cette flottille».

Pacifique, ce n'est pas l'avis de la police cantonale, qui annonce recenser cinq blessés dans ses rangs. Les forces de l'ordre déplorent la présence de «150 black blocs» parmi les 3000 manifestants.

Ces militants, pour la plupart masqués et vêtus de noir, sont accusés d'avoir «mis le feu à des pneus» et à des engins pyrotechniques, tenté de forcer le passage vers la rive gauche, ignoré «plusieurs sommations», brisé des vitrines ou encore jeté des cailloux sur les forces de l'ordre. Des actions qui auraient «nécessité l’usage de la contrainte, dans le respect des précautions requises, afin de repousser le groupe concerné à l’extérieur de la gare».

Amnesty récolte des témoignages

Des gaz lacrymogènes ont été lancés à l'intérieur de la gare Cornavin, suscitant des réactions mitigées de certains usagers des CFF. Amnesty s'est prononcé sur la présence de groupes violents: «Si, au cours d’un tel rassemblement, des individus ont un comportement violent, ils doivent être séparés» des autres protestataires. Ceci afin de «les protéger» et de «leur permettre de poursuivre leur manifestation pacifique».

La police, elle, assure que «les manifestants pacifiques avaient de multiples opportunités de se déporter de quelques mètres et ainsi éviter d’être mêlés aux casseurs». L'ONG annonce continuer «d'étudier les faits» et de récolter des témoignages. «Les manifestations pacifiques spontanées doivent être protégées et facilitées par la police au même titre que toute autre manifestation pacifique, estime Anita Goh d'Amnesty. Le manque d’autorisation ne peut être un motif de blocage ou de dispersion.»

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