L'actuel procureur général du canton de Genève, Olivier Jornot brigue un nouveau mandat. En poste depuis 2012, il annonce ce mardi 10 juin dans «Le Temps» avoir «envie de continuer». Elu sous l'étiquette politique libérale-radicale (PLR), le boss du Ministère public a aujourd'hui 56 ans.
En cas de réélection, prévue au printemps 2026, il deviendrait l'un des magistrats ayant exercé le plus longtemps au plus haut poste de la justice genevoise. «La décision n'a pas été difficile à prendre, car je ressens toujours le même enthousiasme et la même curiosité», ajoute-t-il dans l'interview accordée au quotidien.
Insensible aux critiques
Certaines polémiques ont récemment marqué son mandat. Notamment la fraude électorale à l'étude à Vernier, les critiques sur la lenteur des procédures et la surcharge qui en résulte. Ou encore le fait d'avoir déboursé une fortune (16'950 francs selon Blick) pour faire surveiller des activistes du climat – et leurs proches – coupables d'avoir peint des pistes cyclables illégales, comme l'a révélé «Le Temps» en février dernier.
Certains ont utilisé cet argument pour reprocher au procureur général de ne pas mettre l'accent, par exemple, sur les affaires de violences conjugales. A ce sujet, Olivier Jornot se dit «amusé» d'entendre «chacun devenir un expert dans l’art de prioriser».
A propos des «critiques qui nous reprochent de perdre du temps à poursuivre des activistes», il déplore «une espèce de sacralisation des militants du climat», dont on ne supporterait plus «qu’ils fassent l’objet d’enquêtes sérieuses quand leurs actions sont illégales». Il souligne: «A mes yeux, la procédure en question a reçu un traitement correct, même si on peut toujours débattre de la nécessité absolue de chacun des actes entrepris.»
Un adversaire se présente à gauche
Mais cette fois, il pourrait y avoir un caillou dans sa chaussure. Le procureur Pierre Bayenet, ex-député d'Ensemble à Gauche, a annoncé en mai être candidat à la candidature pour le poste de procureur général. Pierre Bayenet avait déjà été candidat pour le poste de procureur général en 2014. Soutenu uniquement par l'extrême gauche et les syndicats, il avait obtenu près de 34% des voix.
La victoire était revenue au PLR Olivier Jornot, qui avait ensuite été réélu tacitement en 2020. «Cette fonction me plaît et j'ai toujours envie de la porter, de l'explorer et de la faire vivre», précise Olivier Jornot.