Le géant jaune dans le viseur
Le président de La Poste refuse un cadre plus contraignant pour son entreprise

Christian Levrat, président de La Poste, met en garde contre un durcissement du cadre imposé à l’entreprise. Il défend un service universel jugé exemplaire et critique les pressions politiques visant à restreindre sa marge de manœuvre.
Publié: 05:33 heures
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Dernière mise à jour: 06:54 heures
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Christian Levrat est le président du conseil d'administration de La Poste depuis 2021.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Il ne faut pas imposer un «corset plus étroit» à La Poste suisse, avertit mercredi dans la presse son président Christian Levrat. Le service universel de La Poste est excellent et elle a été élue meilleure poste du monde pour la neuvième fois consécutive, relève-t-il.

«Ce que doit faire La Poste est un débat qui doit être mené», reconnaît Christian Levrat dans un entretien diffusé par la Handelzeitung. Mais, poursuit-il, il est juste de parler aussi des conséquences et d'avoir une perspective globale. 

«En comparaison avec d'autres entreprises postales, nous avons les directives les plus strictes en ce qui concerne le mandat de service universel et, en même temps, certains politiciens veulent fortement limiter notre marge de manœuvre sur le marché», déplore l'ancien président du parti socialiste suisse. «Ils nous demandent d'être très rentables tout en versant des dividendes élevés à l'Etat. Ce calcul ne tient pas la route».

«Vous devez comparer ce qui est comparable»

Pour Christian Levrat, une limitation de l'activité entrepreneuriale aurait de graves conséquences: «Il faudra alors que quelqu'un nous explique qui supporte les coûts annuels du service universel. Aujourd'hui, il s'agit de 370 millions de francs, bientôt de 500 millions de francs. Ce ne sont pas des 'peanuts'».

A propos des critiques selon lesquelles La Poste, en tant qu'entreprise détenue par la Confédération, a un avantage grâce à un capital avantageux, l'ancien élu socialiste aux chambres fédérales les rejettent: «Vous devez comparer ce qui est comparable. Notre solvabilité est certainement meilleure que celle des PME, mais nous ne sommes pas mieux lotis par rapport à des groupes ayant la même solvabilité». 

Et il n'y a pas de garantie explicite de l'Etat pour La Poste, poursuit Christian Levrat. «Nous ne savons pas s'il y a une garantie implicite de l'Etat pour La Poste, car nous n'avons encore jamais été sauvés, contrairement aux grandes banques», ajoute-t-il, soulignant que le géant jaune dispose actuellement d'un capital net et d'aucune dette.

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