Nouvelle enquête
34,2% des entreprises veulent partir de Genève, jugée moins compétitive

Une enquête de la Fondation pour l'attractivité du canton de Genève révèle une détérioration des conditions pour les entreprises. La mobilité et la fiscalité sont les principales préoccupations, tandis que 34,2% des entreprises envisagent de délocaliser leur siège.
Publié: 17:41 heures
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Selon une nouvelle étude, Genève est jugée moins compétitive qu'avant, poussant les entreprises à se délocaliser.
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

Une enquête réalisée par la Fondation pour l'attractivité du canton de Genève (FLAG) auprès des entreprises met en lumière une érosion de son avantage compétitif aux niveaux intercantonal et international. En cause notamment, des problèmes de mobilité et de fiscalité.

«Les signaux sont préoccupants», a relevé jeudi devant la presse Gilbert Ghostine, président de la FLAG. Selon cette enquête réalisée auprès de 88 entreprises représentant près de 30'000 emplois, près de 60% des dirigeants estiment que les conditions-cadres se sont détériorées ces trois dernières années.

Parmi les inquiétudes des entreprises: la mobilité fait figure de «point noir». Plus de la moitié des entreprises (54,6%) ne sont pas satisfaites des infrastructures de mobilité dans le canton. Les routes sont congestionnées, les travaux mal coordonnés et les transports publics saturés, a illustré Karine Curti, directrice de la FLAG.

Sentiment d'insécurité

La fiscalité, considérée comme élevée ou trop élevée par 90% des entrepreneurs, est aussi au coeur des préoccupations. Deux impôts sont pointés du doigt: celui sur la fortune et celui sur l'outil de travail. «Jugé confiscatoire, cet impôt est un frein à l'investissement», a souligné Mme Curti en appelant à une réforme fiscale, notamment pour le traitement des stock-options.

La lenteur et la complexité des procédures administratives ressortent aussi dans les résultats de cette étude, la deuxième du genre depuis la création de la FLAG en 2022. Et pour la première fois, la sécurité a été citée comme étant problématique pour les entrepreneurs. Ils déplorent une hausse des agressions et des cambriolages ainsi que des incivilités.

Dubaï en embuscade

Genève reste malgré tout un canton attractif, mais ces freins structurels et un climat politique incertain diminuent l'avantage compétitif du canton, selon la FLAG. L'enquête montre que 29,6% des entreprises ont été approchées par d'autres cantons ou pays en vue d'une délocalisation. Dubaï arrive en tête des Etats qui font du pied aux entreprises genevoises.

Autre chiffre préoccupant selon la FLAG, 34,2% des entreprises ont déjà envisagé de délocaliser leur siège, contre 29% en 2022. Et sans surprise, les entreprises citent la hausse de la fiscalité, comme étant la première cause qui pourrait les inciter à partir. Viennent ensuite l'augmentation du coût du travail et l'instabilité politique.

Dans cette optique, la FLAG relaie l'opposition massive des entrepreneurs à l'initiative «pour l'avenir» qui introduit un impôt de 50% sur les successions à partir d'un montant exonéré de 50 millions. Ce texte sera en votation le 30 novembre. En tant que fondation apolitique, la FLAG ne donne pas de mot d'ordre, mais elle qualifie cette initiative de «dévastatrice et terrifiante».

Accélérer

Les résultats de cette enquête ont été présentés mercredi soir au Conseil d'Etat. La FLAG appelle le canton à accélérer ses réformes pour rester dans la course. «Le temps économique, n'est pas le temps politique», a souligné M.Ghostine. Cet ancien directeur général de Firmenich est actuellement président du Conseil d'administration de Sandoz.

Créée par un petit groupe d'entrepreneurs dans la foulée de la crise du Covid-19, la FLAG agit dans l’intérêt du tissu économique cantonal. Elle dirige notamment des études et mène des actions de communication portant sur les conditions nécessaires au maintien d’une Genève attractive.

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