Gel des recrutements
L'Université de Fribourg fait sa rentrée dans un climat d'incertitude

Avec 10'000 étudiants et une nouvelle faculté dédiée à la formation des enseignants, l'Unifr est toutefois confrontée à l'incertitude financière. Face aux restrictions cantonales et fédérales, l’institut gèle les recrutements tout en renforçant son attractivité.
Publié: 16:33 heures
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Chaque franc investi par le canton dans l’Unifr génère pourtant 3,27 francs de valeur ajoutée, selon une étude à paraître.
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

L'Université de Fribourg (Unifr) effectue lundi sa rentrée dans un contexte de grande incertitude financière. Elle accueille un peu plus de 10'000 étudiants, un effectif stable, et compte désormais six facultés, avec la formation de tous les enseignants du canton.

«Les économies annoncées par l'Etat de Fribourg et la Confédération auront des répercussions sur l'Unifr», a indiqué vendredi la rectrice Katharina Fromm. Le rectorat a demandé aux facultés de lui soumettre des propositions de réductions des dépenses et imposé un gel des recrutements de professeurs pendant plusieurs mois.

Et ce jusqu'à la finalisation des rapports correspondants, tout en cherchant à améliorer le profil de l'institution. «En tant qu'université, nous contribuerons également à l'assainissement des finances cantonales», a relevé Katharina Fromm. «Je ne peux toutefois pas approuver ces économies, ni même les accepter».

Vision à court terme

Elles «sont pensées à court terme et considèrent à tort l'université comme un facteur de coût», a-t-elle déploré, citée dans un communiqué. C'est pourquoi l'alma mater veut «se positionner de manière compétitive dans le contexte national et international, mettre en avant ses atouts et évoluer vers une université 4.0».

Selon une étude qui sera bientôt présentée, Fribourg tire «largement» profit de son université. Celle-ci a ainsi augmenté «considérablement» son impact économique en 2024 au regard de 2015. Chaque franc versé par le canton génère 3,27 francs de valeur ajoutée, contre 2,49 francs neuf ans plus tôt.

Au-delà, la création de la Faculté des sciences de l'éducation et de la formation permet à l'Unifr de se démarquer, avec un «modèle unique en Suisse». L'entité, qui compte près de 2000 étudiants, rassemble depuis le 1er août dernier toute la formation à l’enseignement du canton de Fribourg à l'Université.

Théologie en ligne

La faculté comprend l'ancienne Haute Ecole pédagogique de Fribourg ainsi que les centres de formation des personnes enseignantes du secondaire, le Département de pédagogie spécialisée et le Département des sciences de l'éducation, qui relevaient auparavant de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université. L'Institut de plurilinguisme, quant à lui, fait le lien entre la nouvelle faculté et les sciences humaines. Parmi les nouveautés à venir, cette fois, figure encore le programme de bachelor en sciences politiques qui remplacera l'actuel programme «politique et société» à partir de l'automne 2026.

Ce programme comprendra des modules thématiques de base comme la démocratie et l'autocratie, l'Europe dans un monde complexe ainsi que l'égalité et l'inégalité dans le processus politique. Le tout sera enrichi par l’apprentissage de diverses méthodes de recherche et par des compétences en programmation pour l’analyse de données. 

Pour sa part, la Faculté des lettres et des sciences humaines propose dès à présent «digital society», un nouveau programme d’études secondaires de master. Axé sur les dimensions et les conséquences sociales des technologies numériques dans les sociétés actuelles, ce dernier est «inédit en Suisse», avance l'Unifr.

Le semestre d'automne 2025 offrira par ailleurs de nouvelles possibilités aux étudiants en bachelor de théologie. Plusieurs cours seront désormais disponibles en ligne. A partir de 2026, l'ensemble des études en bachelor pourra être suivi en ligne. Une offre qui complétera le mode présentiel. La faculté réagit à un «environnement social en mutation», qui entraîne une baisse de l'intérêt pour la théologie catholique. Le phénomène s'est traduit par une diminution sensible du nombre d'inscriptions, mais surtout par un changement dans le profil des étudiants, qui ont souvent déjà une profession et/ou une famille.

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