Financement préservé
Le CERN traverse les crises mondiales sans trop souffrir

Le CERN échappe aux coupes budgétaires malgré les crises mondiales. La directrice générale Fabiola Gianotti se réjouit du soutien financier continu des Etats membres et des collaborations internationales croissantes.
Publié: 13:09 heures
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Malgré les différentes crises mondiales, le CERN échappe aux coupes budgétaires.
Photo: imago images/Everett Collection
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ATS Agence télégraphique suisse

Pour le moment, le CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire) échappe aux coupes budgétaires qui frappent d'autres organismes internationaux. En dépit des crises à répétition, les Etats ont toujours continué à lui verser leur contribution financière, en l'augmentant même parfois.

L'aide des pays membres du CERN, ainsi que l'apport des pays liés à l'organisation par des accords de coopération, comme par exemple les Etats-Unis, n'a jamais fléchi ces dernières années, s'est réjouie mardi, devant des représentants de la presse, la directrice générale de l'organisation, Fabiola Gianotti.

Multiples collaborations

Malgré le Covid, la guerre en Ukraine, l'inflation et la hausse du prix de l'électricité, le CERN a toujours pu compter sur un soutien sans faille, a souligné la patronne de l'organisation. Cette dernière s'est également félicitée de l'attrait exercé par le laboratoire, bien au-delà du seul territoire européen.

L'organisation ne cesse d'étendre son réseau. A ce jour, elle compte 25 Etats membres, mais aussi des Etats membres associés comme le Brésil ou le Pakistan et des pays disposant d'un statut d'observateur, comme les Etats-Unis ou le Japon. Le CERN collabore aussi avec des nations moins riches, en Afrique par exemple.

L'organisation, dont le budget s'élève à 1,4 milliard de francs environ, est une référence en matière de recherche dans le domaine de la physique des particules. Son grand collisionneur de hadrons (LHC) a permis la découverte, en 2012, du boson de Higgs, une brique de la structure de l'Univers, jusque-là insaisissable.

Voir plus loin

Depuis cette percée, le LHC a été amélioré. L'énorme accélérateur de particules va être poussé bientôt dans ses derniers retranchements, afin de produire plus de collisions et donner la possibilité aux scientifiques d'avoir plus de spécimens de bosons de Higgs à étudier, voire de détecter de nouvelles particules.

Le monde des physiciens voit cependant déjà plus loin que le LHC. Son rêve est de disposer d'un nouvel accélérateur encore plus puissant et plus grand. L'étude de faisabilité de la gigantesque machine, appelée Futur collisionneur circulaire (FCC), a été faite. Une décision pour sa construction pourrait intervenir vers 2028.

Ce projet d'accélérateur est considéré par la communauté scientifique comme le meilleur, a noté Mme Gianotti. Il pourrait ouvrir la voie à la découverte d'une nouvelle physique au-delà du modèle standard. «Nous ne pouvons cependant rien prévoir, c'est Dame Nature qui décidera», a tempéré la directrice générale du CERN.

Fabiola Gianotti quittera ses fonctions à la tête du CERN à la fin de l'année. Elle aura été la première femme à occuper ce poste depuis la création de l'organisation en 1954. Pour beaucoup, elle est un symbole de réussite dans un milieu très masculin. «Mes exemples ont été Enrico Fermi et Marie Curie», a-t-elle confié.

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