Investissement en innovation
A l’EPFL, le capital-risque en foulées matinales

Cinq kilomètres pour briser la glace: en marge d’un forum d’investissement en innovation, une quinzaine de fondateurs de start-up et capital-risqueurs se sont rencontrés lors d’un footing matinal.
Une quinzaine de jeunes passionnés de technologies ont pu discuter, tout en enregistrant leur performance sur Strava.
Photo: SM
Sophie Marenne
PME

Il fait environ 3°C, ce mercredi à Saint-Sulpice (VD). Un groupe d’une quinzaine de joggeurs brave la grisaille en longeant la rive du lac à petites foulées rapides et régulières. Ils ne se connaissent pas mais ces athlètes matinaux discutent de robotique, de levée de fonds et constitution d’entreprise, entre deux respirations. Ils maintiennent un rythme soutenu, trottinant à près de dix kilomètres à l’heure. Ils prennent part à la première déclinaison romande du Serena Run Club, qui réunit des fondateurs de start-up d’un côté et des investisseurs de l’autre, pour un footing de cinq kilomètres à l’heure du réveil.

Quand le sport met en réseau

«Je cherche des investisseurs prêts à miser sur notre technologie de recyclage des terres rares», souffle à «PME» Emma Castelli, qui est en train de lancer son entreprise, CaptuREE. «Mon but, c’est surtout d’échanger avec d’autres entrepreneurs», indique pour sa part Guillaume Locher, qui met sur pied Heatector, une solution de surveillance du stress thermique, entre autres pour les secteurs de la métallurgie ou de la construction. D’autres participants sont encore étudiants à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), mais déjà tournés vers l’entrepreneuriat. 

Du côté des investisseurs, les joggeurs en lycra et k-way sont des représentants des sociétés de capital-risque helvétiques Redalpine et Swisscanto, allemande Merantix et françaises 1st Kind (Peugeot) et Serena. «Notre running club se réunit tous les mois à Paris, et rassemble à chaque fois de 10 à 50 coureurs», explique Constance Gontier, associée chez Serena, qui récupère après l’effort avec quelques exercices d’étirement. 

Avec un milliard d'euros d'actifs sous gestion, le fonds d’investissement parisien a fait de ces sessions de running sa marque de fabrique. Lancé il y a un an par les collaborateurs de l’entreprise, le concept se décline quand ceux-ci voyagent. Mi-novembre, une session s’est ainsi tenue en marge de la conférence Slush, à Helsinki. «L’idée, c’est de nous démarquer par rapport aux événements de networking qui se ressemblent et grignotent nos soirées, tout en faisant une petite séance de sport», décrit Juliette Ast, une des associées derrière le Serena Run Club. Un club de course similaire pour capital-risqueurs a été lancé à Londres, au printemps. Mais le plus connu, à l’échelle du globe, est sans doute le Founders Running Club, né à San Francisco en 2022 et qui se déploie maintenant dans 26 villes à travers le globe. 

Près de 300 investisseurs

La date de la session vaudoise coïncide avec la 3e édition de l’EPFL Investor Day. Ce vaste forum concentre, sous le toit du SwissTech Convention Center à Ecublens, quelque 300 sociétés d’investissement – majoritairement européennes mais aussi américaines et émiraties – et un peu moins de 200 jeunes sociétés tech helvétiques. «Cette année nous avons largement dépassé les 1400 participants, avec une ouverture au grand public dans l’après-midi», souligne Aurélie Schick, responsable communication de l’EPFL. 

Un quart des fondateurs présents ont été conviés sur scène pour présenter leur projet. Certains précoces, comme les dispositifs médicaux à la rigidité modulable de Dexterous Endoscopes, ou la plateforme de détection de bactéries destinée au secteur alimentaire de Bioneris. D'autres plus matures, tels que la solution d’optimisation dans l’audiovisuel de Largo.ai, le dispositif pour l'aquaculture de Bionomous, la technologie d’interventions chirurgicales peu invasive d’Artiria Medical ou encore les panneaux géothermiques d’Enerdrape.

Un article de «PME»

Cet article a été publié initialement dans «PME», un magazine mensuel appartenant à Ringier AG, éditeur de Blick.

Cet article a été publié initialement dans «PME», un magazine mensuel appartenant à Ringier AG, éditeur de Blick.

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