Rarement la colère des fonctionnaires vaudois s'est exprimée aussi directement sur des politiciens. Appelés à «encercler» le Grand Conseil pour «exprimer une nouvelle fois l’opposition des salariés à la politique d’austérité du Conseil d’Etat», 1500 manifestants se sont réunis mardi soir. Et certains ont accueilli froidement les députés sortant du Parlement après l'ouverture du débat sur le budget 2026, en particulier ceux favorables aux coupes budgétaires.
Des élus se sont fait bousculer, ont été empêchés de se frayer un chemin, et se sont fait tirer les cheveux, rapporte «Le Temps». Mais le lendemain, ce mercredi 3 décembre, c'est une forme d'appel au calme qu'ont exprimé les organisations syndicales. Ou plutôt, la «volonté d'éviter que les bousculades ne se répètent».
Colère «difficile à contenir» pour les syndicats
Cette bousculade n'était «en aucun cas le but recherché par les organisatrices et organisateurs de ce rassemblement», communiquent ensemble les syndicats de la fonction publique et du parapublic – la FSF, le SSP et SUD. «Mais la colère des manifestants est parfois difficile à contenir, même par les syndicats», commente Céline Misiego, secrétaire générale de la Fédération des Sociétés de fonctionnaires et associations du parapublic vaudois (FSF) et elle-même députée de gauche radicale au Parti ouvrier populaire (POP).
Un nouveau rassemblement du même genre est prévu ce mercredi soir. «A cet égard, les syndicats organiseront le rassemblement de ce soir de manière à éviter que de tels événements se reproduisent, promettent les syndicats. Notre unique but était, et reste, l’ouverture de négociations et d’un dialogue que nous réclamons en vain depuis des mois.»
Christelle Luisier condamne les violences
Ce mercredi matin, le Parti libéral-radical (PLR) a déposé une résolution nommée «pour un Grand Conseil qui siège sans intimidation et violences». A cet objet appelant à la tenue de débats sereins dans l'hémicycle vaudois, la présidente du Conseil d'Etat Christelle Luisier, elle-même PLR, a répondu par un appel à «défendre nos institutions, le débat démocratique et notre culture politique fondée sur le dialogue» et une condamnation de toute violence, qu'elle juge «intolérable».
«Une de nos collègues a été menacée de se faire planter», déplore la conseillère d'Etat dans sa prise de parole, estimant par ailleurs que les syndicats avaient «refusé toute entrée en matière» lors de discussions menant à l'établissement du budget. «C'est le Conseil d'Etat, par sa non-réponse aux revendications, qui a suscité la colère. Le seul moyen pour que les choses s'apaisent, c'est une vraie ouverture au dialogue», rétorque Céline Misiego, qui avoue n'avoir jamais vécu de situation aussi tendue avant un vote au Grand Conseil.