Invitée du 19:30 sur la RTS, la directrice de la Comédie de Genève Séverine Chavrier a tenu à rectifier mercredi soir certains faits qui lui sont reprochés. Elle a notamment réfuté toute marginalisation des créations suisses. Sur 39 spectacles pour la saison actuelle, 14 sont locales.
La directrice a formellement démenti avoir prononcé l'acronyme «PPSDM», pour «petites productions suisses de merde». «Ca serait d'un mépris et d'une irresponsabilité vraiment très grande», a-t-elle dit sur le plateau du journal télévisé. La mission de la Comédie est de travailler sur la création romande, a-t-elle ajouté.
La création internationale et locale peuvent s'enrichir l'une l'autre, c'est justement le pari de la Comédie, selon elle. Sur 39 spectacles, 14 sont suisses et 17 nationalités se côtoient pour cette saison.
Transition importante
«Programmer un théâtre pour les spectateurs ici, c'est essayer de leur offrir ce qu'il y a de plus pertinent comme théâtre qui s'invente à travers le monde. Moi, je défends un théâtre d'art, avec des artistes qui ont une authenticité subjective, qui inventent des formes et des langages politiques», a-t-elle dit. Ce n'est pas une question de nationalité, selon elle.
Séverine Chavrier a rappelé que la Comédie traverse une transition importante. L'équipe a doublé, puis triplé en moins de deux ans, a connu un déménagement puis un changement de direction assez subi.
Au vu de l'ampleur des critiques, la conseillère administrative de la Ville de Genève Joëlle Bertossa a annoncé mardi au Conseil municipal avoir saisi la Cour des comptes pour demander un audit de légalité et de gestion de la gouvernance de la Comédie. Elle a toutefois défendu la directrice du théâtre, corrigeant elle aussi plusieurs allégations.