Huit arrêts cardio-respiratoires
Il risque 10 ans de prison après une bagarre au couteau à St-Maurice

Un homme a été accusé de tentative de meurtre après avoir sorti son couteau lors d'une bagarre à Saint-Maurice, en janvier 2023. Il risque dix ans de prison.
Publié: 15:35 heures
|
Dernière mise à jour: il y a 9 minutes
Partager
Écouter
Le Tribunal de Martigny a dû juger deux hommes qui se sont battus lors d'une soirée alcoolisée.
Photo: CYRIL ZINGARO
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Une bagarre à St-Maurice s'est terminée avec des coups de couteau, en 2023. L'un des protagonistes a dû répondre de tentative de meurtre, lundi, devant le Tribunal de Martigny. Il risque 10 ans de prison. L'autre individu était accusé de lésion corporelle simple.

Les faits se sont produits dans la nuit du 29 janvier 2023. Après avoir consommé de l'alcool dans plusieurs lieux publics de Saint-Maurice, deux hommes ont pris la direction de la gare, à pied. Une altercation a alors éclaté. La future victime de la tentative de meurtre a d'abord asséné une baffe et deux coups de poing à l'autre fêtard, le frappant également avec une chope de bière de cinq décilitres.

Huit arrêts cardio-respiratoires

L'autre comparse a alors réagi en sortant un couteau. Après avoir déployé une lame de 8,4 cm, il a poignardé son camarade de soirée, le touchant à l'épaule gauche. La blessure a nécessité la pause de quatre agrafes. La victime a également été touchée à l'épaule droite, occasionnant une plaie de 8 à 10 cm ayant provoqué des lésions vasculo-nerveuses et huit arrêts cardio-respiratoires.

«Physiquement, ma main droite est handicapée. Mon pouce et mon index sont sérieusement atteints», a raconté, lundi, la victime. «Dans six mois, je saurai si ces séquelles seront définitives ou non. Psychiquement, j'ai perdu confiance en moi.»

«Ma main gauche me fait toujours souffrir. Cela me limite sur certains gestes», a expliqué, l'autre prévenu. Devant le tribunal, l'homme a dit ne pas détenir de couteau, de n'avoir pas tenté de poignarder son comparse du soir, ni être un amateur d'armes blanches.

Plus de 2 ‰ dans le sang

«Voilà une nouvelle affaire de bagarre de rue avec coups de couteau», s'est désespéré le procureur Frédéric Gisler, au moment de sa plaidoirie. «Par miracle, personne n'a été tué dans cette altercation entre deux hommes alcoolisés (à plus de 2 ‰).»

Le risque d'une récidive du principal accusé a été jugé entre moyen et élevé, par les psychiatres. «Il n'a pas non plus pris conscience de la gravité de ses actes. C'est un homme qui a tendance à mentir et à manipuler pour éviter de devoir assumer», a ajouté Frédéric Gisler. «Il n'a aucune circonstance atténuante, si ce n'est une légère diminution de la responsabilité», l'homme souffrant de troubles de la personnalité dissociable.

Le procureur a plaidé pour une peine globale de 10 ans de prison ferme, tenant notamment compte d'une précédente condamnation sur sol vaudois à 36 mois ferme, dont 23 avec sursis. Cette peine tient également compte d'une vente de 10 grammes de haschich en Bas-Valais et pour avoir quitté les lieux après un accident qu'il a provoqué en 2022 à Martigny. Me Jean-Luc Addor a plaidé «la défense excusable» pour un prévenu déjà reconnu coupable dans trois autres affaires, par la justice. L'avocat a estimé que son client ne devait être condamné que pour lésion corporelle grave et à une peine lui permettant de sortir de prison après 34 mois passés en détention préventive.

«Il mérite une dernière chance»

«Mon mandant n'est pas l'ennemi public numéro un. Il mérite une dernière chance. Il n'a jamais voulu causer la mort», a encore estimé Jean-Luc Addor. «Dans cette affaire, nous avons le début d'une action et sa fin, mais personne ne sait ce qui s'est réellement produit au moment crucial.»

Concernant l'autre protagoniste de l'affaire, le Ministère public a requis une peine de 150 jours-amendes à 30 francs, assortie du sursis durant deux ans et une amende de 300 francs. "Il a mis en danger la santé d'autrui, notamment en utilisant une chope de bière", a souligné Frédéric Gisler.

Son avocat, Me Azzedine Diab, a argumenté pour une peine inférieure (quinze jours-amendes avec sursis), soit uniquement pour avoir offert à des tiers du cannabis et en avoir cultivé pour sa consommation propre. Au surplus, «nous n'avons pas la preuve que mon client ait eu une chope de bière avec lui. Il a plaidé la légitime défense».

Par contre, l'avocat a plaidé pour que l'on reconnaisse le statut de victime à son mandant et que l'on condamne son agresseur pour tentative d'assassinat, «au vu de la gravité des faits». Un avis non partagé par le Ministère public. Le verdict sera connu ultérieurement.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Articles les plus lus
    Articles les plus lus