Depuis le 7 août, les importations suisses aux Etats-Unis sont soumises à un droit de douane de 39%. Un coup de massue, surtout pour les PME locales. Depuis, le Conseil fédéral et l'administration fédérale négocient avec le gouvernement américain pour trouver rapidement une alternative.
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, laisse désormais entendre au journal japonais «Nikkei» que les négociations commerciales avec la Suisse «seront en grande partie terminées d'ici fin octobre». Il semble que les 39% seront maintenus pendant au moins deux mois. Mais selon Scott Bessent, les droits de douane pourraient alors «fondre», à condition que les déséquilibres commerciaux soient corrigés.
Des réactions très mitigées
Comment cette nouvelle est-elle perçue par les entreprises exportatrices suisses concernées? Jusqu'à présent, elles étaient dans le flou, n'ayant aucun repère temporel. Les réactions sont toutefois diverses. «Nous considérons la déclaration de M. Bessent comme encourageante et donc comme une bonne nouvelle», déclare le patron de Thermoplan, Adrian Steiner, à Blick.
Malgré tout, le timing – d'ici octobre – représente un vrai défi. L'entreprise d'Adrian Steiner fournit des machines à café à des milliers de filiales Starbucks aux Etats-Unis. Thermoplan envisage maintenant une production à l'étranger. «Aujourd'hui, une équipe est déjà en Allemagne pour faire des recherches à ce sujet», explique l'entrepreneur.
Pas des «bonnes nouvelles»
L'incertitude liée à la situation actuelle se fait ressentir par la plupart des entreprises. «Nous ne pouvons pas nous permettre de nous orienter sur des nouveautés alors que la situation peut changer à tout moment, explique le fabricant de bonbons aux herbes Ricola. Nous sommes fixés à 39% de droits de douane pour l'instant. Si cela devait diminuer, nous nous en réjouirions, mais nous ne planifions pas en conséquence.»
En attendant, la directrice du fabricant Tofwerk, Katrin Fuhrer, lance un appel: «La Confédération pourrait s'engager à prendre en charge les droits de douane, le temps de trouver un accord.» Car pour elle, il est clair que «l'incertitude va détruire des emplois». A ses yeux, les déclarations de Scott Bessent sont loin d'être une «bonne nouvelle». «Ce ne sera le cas que lorsque les droits de douane auront disparu, poursuit Katrin Fuhrer. Nous sommes face à une incertitude persistante qui entrave toutes les activités de vente.»