Tina K.*, habitant le quartier bâlois de Hirzbrunnen, regrette ses poules. «Malou, le chat Bengal non castré, en a tué onze, dit-elle à Blick. Il chassait nos poules domestiques et les mangeait en partie vivantes.» La Bâloise a dû assister à certaines de ces attaques dans son propre jardin.
«C'était à Noël 2021, j'ai vu Malou foncer sur ma poule Trudi.» Tina K. se précipite sur les lieux: «Il était déjà en train de la dévorer.» C'est alors que le matou se serait enfui: «La poule était en état de choc, mais ses yeux clignaient encore...» Peu de temps après, Trudi est morte: «Mes trois jeunes enfants étaient présents. C'était choquant pour tout le monde. Je n'ai pas pu dormir pendant des nuits entières.»
Chez Peter et Susanne Waldmeier, qui habitent dans la même zone, le chat Bengal de deux ans et demi aurait même fait des siennes à l'intérieur de la maison. Le retraité, lui-même propriétaire d'un buffle, raconte: «Malou est déjà venu deux fois dans notre maison. Il arrachait les rideaux et faisait du désordre. (...) Il a attaqué plusieurs fois notre chat Mika.» Sa femme ajoute: «Mika est constamment stressé à cause de Malou.»
Les autres chats terrorisés
La Protection suisse des animaux (PSA) a toutefois souligné en février dans un communiqué de presse qu'un tel comportement n'était pas inhabituel chez ce type de félin. Son «sens aigu de la chasse» peut «représenter un danger pour la faune indigène». La raison? Les Bengal sont le résultat du croisement du chat domestique avec une espèce sauvage asiatique, le chat léopard du Bengale: il s'agit donc un chat hybride, comme le définit la PSA. L'organisme déconseille de détenir de tels animaux.
Mais pour Tina K., il est déjà trop tard. Elle n'a plus de poules. «C'est dommage, nous les aimions tellement, soupire-t-elle. Les enfants avaient donné un nom à chacune d'entre elles.»
D'autres habitants du quartier ont peur de la morsure matou bâlois. L'un d'eux est Christoph Studer. Dans sa maison, le retraité héberge sa chatte, Pipa. L'homme raconte que Malou attend souvent sa Pipa devant la maison. Et il a déjà observé plusieurs fois les félins se battre. «Une fois, ils étaient coincés l'un avec l'autre. J'ai couru pour aider ma chatte et j'ai fait fuir l'intrus avec un balai.»
Le retraité évoque également plusieurs visites chez le vétérinaire: «Pipa avait des morsures sur le ventre et sur les pattes arrière.» Son principal suspect? «Malou!» Depuis les attaques, la minette a peur et ne sort presque plus. «De temps en temps, elle s'aventure de quelques mètres à l'extérieur. Puis elle sent que Malou est là – et retourne à toute vitesse dans sa maison.»
«Malou est un chat à problèmes»
Ruth Scholer a, elle aussi, déjà fait la connaissance de la petite terreur. La retraitée raconte qu'elle a dû observer comment ce chat Bengal poursuivait sa chatte, Sissy, dans les environs: «Sissy a peur de lui. Elle ne sort plus dans le jardin que si je le fais aussi.»
«Malou est un chat à problèmes qui effraie les autres chats domestiques du quartier. Pour résoudre le problème, il faudrait placer Malou autre part, ou l'euthanasier», estime Christoph Studer.
La seule personne qui ne voit aucun problème à la situation est le propriétaire du féroce matou, pense le propriétaire de la petite Pipa. «Nous, les personnes concernées, avons tout essayé pour chercher une solution avec lui. Par écrit et en vrai.» Cela n'a pas aidé.
Interrogé par Blick, le responsable de Malou déclare qu'il n'y a «malheureusement» pas de solution qui convienne à tout le monde dans ce cas. Il trouve «regrettable» la réprobation du comportement et des interactions des animaux. L'homme mentionne également une lettre anonyme, qu'il décrit comme «détestable», parue dans le journal de quartier à son attention. Par la suite, son chat, qui venait de trouver sa place en tant qu'adolescent dans un quartier riche en matous, aurait été stigmatisé.
Quelle est la responsabilité du propriétaire?
Le propriétaire de Malou a aussi eu des contacts personnels avec Tina K., l'ancienne propriétaire des poules. Cela remonte à plus d'un an. «À l'époque, nous avions parlé de ses poules, qui étaient détenues dans une cage ouverte sur le dessus. Elle m'a montré des photos de poules abattues et de Malou. Par la suite, la cage a probablement été adaptée. Les descriptions semblaient plausibles, je ne peux évidemment pas les confirmer.»
D'une manière générale, le propriétaire du chat incriminé affirme que l'ascendance de son chat a été prouvée auprès du service vétérinaire de Bâle. «L'office vétérinaire a ensuite décrété que Malou pouvait être détenu sans aucune condition et même que la sortie en liberté était expressément autorisée et souhaitée.»
Interrogé par Blick, Michel Laszlo, vétérinaire cantonal de Bâle-Ville, ne donne aucune information sur le cas concret de ce chat. Mais en principe, il souhaite «que les éleveurs et les détenteurs de races particulières soient conscients de la responsabilité qu'ils portent (ndlr: également vis-à-vis de la société)». Et qu'ils «se penchent aussi sur la portée et les conséquences possibles de la détention d'espèces ou de races particulières».
*Nom connu de la rédaction